Harcèlement, violences et omerta : des soldats du 8e RPIMa dénoncent des dérives au sein de l’armée
Ils avaient rêvé de porter le béret rouge. Pour quatre jeunes parachutistes du 8e régiment d’infanterie de marine de Castres, intégrer cette prestigieuse unité de l’armée de Terre s’est transformé en cauchemar. Aujourd’hui, ils brisent le silence. Le 9 mai, ces militaires ont déposé plainte contre une quinzaine de supérieurs hiérarchiques ainsi qu’à l’encontre du ministère des Armées. Les accusations portent sur des faits graves : harcèlement moral, brimades, humiliations, menaces et violences physiques.
Témoignages glaçants et culture de la peur
Les récits recueillis par L’Œil du 20 heures font état d’un climat oppressant au sein d’une section où, sur les 46 soldats engagés en 2021, seuls 16 seraient encore présents aujourd’hui. Ruptures de contrat, désertions ou dépressions ont ponctué le parcours de plusieurs jeunes engagés. Dans un enregistrement, un supérieur aurait menacé un soldat : « Tu vas devenir la p*** de la compagnie. […] Ce soir, tu désertes, ou je transforme ton trou de balle en hangar. » D’autres témoignages évoquent des agressions physiques, des sanctions arbitraires et des humiliations à caractère sexuel, parfois en présence de témoins tétanisés.
L’un des plaignants relate une scène marquante : après avoir posté une photo de lui en uniforme sur les réseaux sociaux, il aurait été violemment agressé par un supérieur, qui lui aurait placé un couteau sous la gorge, évoquant des menaces à l’encontre de ses proches. Ce même soldat dit avoir sombré en Roumanie, lors d’une mission extérieure. Pris dans une spirale dépressive, il aurait tenté de mettre fin à ses jours, avant d’être giflé violemment par un adjudant en guise de “réaction”. L’armée, de son côté, avait à l’époque évoqué des “problèmes personnels”.
Vers une remise en question du commandement ?
Selon l’avocat des plaignants, Me Thibault Laforcade, ces témoignages révèlent un système de maltraitance enraciné, incompatible avec les valeurs de l’institution. Il évoque des pratiques “d’un autre temps”, que les victimes dénoncent aujourd’hui avec un rare courage. L’avocat appelle dans un courrier au ministre des Armées, Sébastien Lecornu, à des réformes profondes pour mettre fin à des dérives qu’il juge systémiques. Il affirme qu’une vingtaine de militaires ou anciens militaires pourraient avoir subi des faits similaires.
Contacté, l’un des supérieurs visés réfute les accusations, estimant que “certains ne sont tout simplement pas faits pour être militaires”. Une défense qui ne convainc guère, alors que l’armée de Terre a ouvert une enquête interne et que le ministère assure prendre “très au sérieux” les faits rapportés. “Ces pratiques sont formellement condamnées”, a déclaré le général Frédéric Danigo, commandant de la 11e brigade parachutiste, promettant des sanctions exemplaires si les faits sont confirmés.
En cas de condamnation, certains des cadres visés pourraient encourir jusqu’à dix ans d’emprisonnement et 150 000 euros d’amende. Au-delà de l’affaire judiciaire, ces révélations jettent une lumière crue sur une culture du silence et de la violence tolérée dans certaines unités, loin des idéaux de fraternité et de discipline censés régner dans l’armée française.
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