Suite à de nouveaux incidents en marge de la mobilisation contre la vie chère, l’aéroport international Martinique-Aimé-Césaire a été fermé jeudi soir, selon une annonce de la préfecture de l’île
Fermeture de l’aéroport de Martinique en raison de nouvelles violences liées au mouvement contre la vie chère
L’aéroport international Martinique-Aimé-Césaire, situé à Fort-de-France, a été contraint de fermer ses portes tard dans la soirée du jeudi 10 octobre, suite à des violences ayant éclaté en marge des manifestations contre la vie chère. C’est la préfecture de l’île qui a annoncé cette décision, alors que la situation devient de plus en plus tendue en Martinique.
Un climat de tensions croissantes
Depuis plusieurs jours, l’île est en proie à une série de violences urbaines, malgré l’instauration d’un couvre-feu destiné à ramener le calme. Pillages, incendies et dégradations se multiplient, culminant avec l’envahissement de l’aéroport par une cinquantaine de manifestants jeudi soir. Leur objectif était clair : empêcher l’arrivée de renforts des forces de l’ordre.
Face à cette situation, les autorités ont rapidement décidé de fermer l’aéroport, causant le déroutement de trois avions vers la Guadeloupe, affectant ainsi plus de 1 000 passagers. Par ailleurs, environ 500 passagers qui devaient embarquer depuis Fort-de-France se sont retrouvés bloqués.
Des témoignages glaçants
Les événements ont profondément marqué les témoins sur place. « C’était d’une violence extrême. J’ai eu très peur », témoigne une passagère interrogée par les journalistes sur place. D’autres décrivent des scènes de chaos, avec des voitures en flammes et des projectiles jonchant le sol.
L’escalade de la violence
Malgré l’ampleur des violences, les protestataires restent déterminés. « On ira jusqu’au bout », affirme l’un des manifestants, soulignant la frustration qui anime le mouvement. Depuis septembre, la Martinique est secouée par des protestations liées à la hausse du coût de la vie, une problématique récurrente dans les départements d’Outre-mer.
Dans un climat déjà tendu, un drame est venu assombrir encore davantage la situation. Un homme a été tué par balle lors d’un pillage dans la ville du Robert. Selon les autorités, il n’y a pas eu d’intervention armée de la part des forces de l’ordre, et l’hypothèse d’un règlement de comptes entre émeutiers est privilégiée.
Des mesures drastiques pour tenter de ramener le calme
Pour répondre à la gravité de la situation, le préfet de Martinique, Jean-Christophe Bouvier, a pris des mesures strictes. Un couvre-feu a été instauré de 21h à 5h, et tous les rassemblements et manifestations ont été interdits à partir de 18h, ces mesures étant valables jusqu’à lundi.
De plus, les établissements scolaires resteront fermés pour le deuxième jour consécutif. Le Centre Hospitalier Universitaire de Martinique a également déclenché un plan blanc, déprogrammant certaines interventions non urgentes, bien que les cas liés à la cancérologie et aux urgences restent prioritaires.
La poursuite des négociations
Pour tenter de trouver une issue à cette crise, une sixième table ronde est prévue ce vendredi 11 octobre, réunissant les différents acteurs impliqués : les représentants du mouvement de protestation, les acteurs économiques, les élus, les services de l’État ainsi que la Collectivité Territoriale de Martinique. Cependant, les cinq précédentes réunions n’ont pas permis d’apporter des solutions jugées satisfaisantes par les manifestants.