Affaire Bétharram : la fille de François Bayrou révèle avoir été victime de violences, le Premier ministre se dit “bouleversé”

Le témoignage d’Hélène Perlant, fille de François Bayrou, a provoqué une onde de choc. Dans un entretien publié mardi 22 avril par Paris Match, elle affirme avoir été victime de violences physiques dans les années 1980 lors d’un camp de vacances organisé par une congrégation catholique liée à l’établissement Notre-Dame de Bétharram, dans le Béarn. Âgée de 14 ans à l’époque, elle explique n’avoir jamais évoqué ces faits avec son père, évoquant un possible réflexe inconscient de protection : « Peut-être voulais-je le préserver, inconsciemment, des coups politiques qu’il subissait localement ».

Un choc personnel pour François Bayrou

Le Premier ministre, qui dit avoir appris ces révélations à la veille de leur publication, a exprimé une vive émotion : « En tant que père de famille, cela me poignarde le cœur. C’est presque insupportable ». Devant la presse, mercredi 23 avril, lors d’un déplacement en Isère, il a confié avoir été « stupéfait et bouleversé ». Il a toutefois tenu à replacer le drame dans sa dimension collective : « Ce n’est pas une affaire personnelle. Le centre de cette affaire, ce sont les victimes. Ce sont leurs vies, brisées pendant des décennies, qui comptent ».

Selon l’entourage de François Bayrou, sa fille ne lui avait jamais confié avoir participé au livre Le Silence de Bétharram, à paraître ce jeudi. Écrit par Alain Esquerre, porte-parole du collectif des victimes, l’ouvrage compile de nombreux témoignages d’anciens élèves victimes de violences physiques et sexuelles. En tout, environ 200 plaintes auraient été déposées, mais elles sont pour la plupart prescrites.

Une audition attendue et une enquête sous tension

Le Premier ministre, également maire de Pau, doit être auditionné le 14 mai par la commission d’enquête parlementaire mise en place pour faire toute la lumière sur ce scandale. Son entourage dénonce une tentative d’instrumentalisation politique : « Ils chassent le Bayrou. Lui n’a rien caché ».

Par le passé, des enquêteurs ont évoqué de possibles pressions exercées par François Bayrou sur des procédures judiciaires. Des allégations que l’intéressé dément fermement. « Je n’ai jamais, pas une seule fois de toute ma vie politique, cherché à intervenir dans une affaire judiciaire », a-t-il assuré.

Alors que l’enquête parlementaire se poursuit, les regards se tournent désormais vers la justice et les institutions ecclésiastiques, accusées de silence pendant des décennies. L’objectif, selon les victimes : que la honte change enfin de camp.