5 avril : une Amérique dans la rue face à Donald Trump

Ce samedi 5 avril, un souffle de contestation balaie les États-Unis. De Washington aux confins des États ruraux, des centaines de milliers d’Américains se mobilisent contre la politique de Donald Trump, récemment revenu à la Maison Blanche. À l’appel de nombreux mouvements citoyens progressistes, la rue devient l’écho d’une nation inquiète.

Le cœur symbolique de cette mobilisation bat au National Mall, vaste esplanade entre le Capitole et l’obélisque du Washington Monument. Là, à quelques pas de la Maison Blanche, des milliers de manifestants affluent dès la mi-journée. L’ambiance est déterminée mais pacifique. Dans la foule, des pancartes clament : « Pas touche à la Sécurité sociale », « Le fascisme est arrivé », ou encore « La démocratie n’est pas à vendre ». Les drapeaux américains brandis à l’envers, traditionnellement signe de détresse, deviennent le symbole d’une indignation nationale.

Une gouvernance autoritaire sous les projecteurs

Cette vaste mobilisation intervient dans un contexte de tensions accrues autour du pouvoir exécutif. Depuis son retour à la présidence le 20 janvier, Donald Trump invoque une « légitimité populaire » pour justifier une gouvernance musclée, recentrant les pouvoirs autour de l’exécutif. Dans cette démarche, il bénéficie du soutien actif d’Elon Musk, impliqué dans de nombreuses réformes controversées, notamment dans les domaines de l’éducation, de la recherche et des aides sociales.

Les manifestants, venus de tous horizons, expriment leur inquiétude face à un démantèlement des services publics et à ce qu’ils perçoivent comme une dérive autoritaire. Retraités de la fonction publique, jeunes militants, familles entières se mêlent dans les cortèges. Margie, 64 ans, arbore une cagoule tricotée évoquant un masque à gaz. Elle dénonce un climat politique anxiogène : « Ils sont en train d’abattre la démocratie. »

Même son de cloche du côté de Jane Ellen Saums, 66 ans, habitante de Fairfax : « On assiste à un renversement total de nos institutions, du climat aux libertés individuelles. » Le représentant démocrate Jamie Raskin, présent à la tribune, fustige « un dictateur en devenir, qui connaît le prix de tout mais la valeur de rien ».

Une opposition qui doute d’elle-même

Nombreux sont ceux qui reprochent également au Parti démocrate son manque de fermeté. Abbott Sherwin, étudiant de 19 ans, critique un parti « trop modéré » et déconnecté des préoccupations de la jeunesse progressiste.

La mobilisation dépasse les frontières américaines. Des rassemblements solidaires ont eu lieu à Berlin, Londres, Paris et Rome. Tous partagent un mot d’ordre clair : résister.

Dans un communiqué publié par l’un des groupes organisateurs, Indivisible, le message est sans équivoque : « Trump et Musk agissent comme si ce pays leur appartenait. Ce 5 avril, nous descendons dans la rue pour leur dire : bas les pattes ! »