D’après Human Rights Watch, « dans cette zone frontalière éloignée, les autorités saoudiennes sont responsables de la mort de centaines de migrants et de demandeurs d’asile »
Un constat glaçant s’est imposé : au cours de l’année écoulée, les gardes-frontières saoudiens ont ôté la vie à « des centaines » de migrants éthiopiens qui cherchaient à entrer dans la monarchie du Golfe prospère en franchissant sa frontière avec le Yémen. C’est ce qu’a révélé Human Rights Watch (HRW) le lundi 21 août.
Au sein de ces centaines de milliers d’Éthiopiens qui travaillent en Arabie saoudite, certains empruntent ce qu’on appelle la « route de l’Est », un passage qui relie la Corne de l’Afrique au Golfe en passant par le Yémen, un pays en proie à la pauvreté et à huit années de conflit. « Dans cette région frontalière isolée, à l’abri des regards du reste du monde, les autorités saoudiennes prennent la vie de centaines de migrants et de demandeurs d’asile », a déclaré Nadia Hardman, spécialiste des questions migratoires chez HRW, dans un communiqué.
Elle a également pointé du doigt les sommes colossales investies dans les domaines du sport et du divertissement pour améliorer l’image de l’Arabie saoudite. Cependant, elle a souligné que ces dépenses ne devraient pas faire oublier « ces actes horribles ».
Les ONG critiquent régulièrement Riyad pour sa tendance à investir dans d’importants événements sportifs et culturels afin de détourner l’attention des graves violations des droits humains et de la crise humanitaire au Yémen, dans laquelle l’armée saoudienne est impliquée.
Selon l’ONG, le meurtre « généralisé et systématique » des migrants éthiopiens pourrait même être considéré comme un crime contre l’humanité. En réaction à cette affaire, les autorités saoudiennes n’ont pas répondu aux sollicitations de l’AFP.
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