Les glaciers des Alpes et des Pyrénées en danger : une fonte alarmante

Une étude récente, publiée dans la prestigieuse revue Nature, met en lumière l’ampleur de la disparition des glaciers à l’échelle mondiale. Depuis l’an 2000, les glaciers des Alpes et des Pyrénées ont perdu près de 40 % de leur masse, un constat inquiétant qui figurera dans le prochain rapport du GIEC prévu en 2029.

Une fonte sans précédent

Les glaciers suisses ont connu une perte de 2,4 % de leur volume rien qu’en 2024, une accélération due notamment aux vents chargés de sable du Sahara qui amplifient la fonte estivale. « Les glaciers sont extrêmement sensibles au réchauffement climatique », explique Fanny Brun, glaciologue à l’Institut de Recherche pour le Développement. Elle rappelle qu’en 25 ans, seule l’année 2001 a présenté un bilan de masse glaciaire positif dans les Alpes. « Toutes les autres années, nous avons uniquement observé des pertes. »

L’exemple le plus frappant est celui du glacier de Sarenne, en Isère, où les scientifiques ont été contraints de démonter leurs instruments de mesure faute de glace restante. « Ce glacier n’existe tout simplement plus », constate avec amertume Fanny Brun.

Une menace globale

Ce phénomène ne concerne pas seulement l’Europe : à l’échelle planétaire, les 270 000 glaciers recensés, hors calottes polaires de l’Antarctique et du Groenland, ont déjà perdu 5 % de leur volume depuis 2000. Chaque année, ce sont 273 milliards de tonnes de glace qui disparaissent, l’équivalent de trois piscines olympiques par seconde. Cette estimation provient du consortium scientifique international GlaMBIE (Glacier Mass Balance Intercomparison Exercise), qui regroupe 35 équipes de chercheurs du CNRS, du CNES, de l’INRAE et de l’IRD.

Un appel à l’action

« Nous ne sommes pas sur la bonne trajectoire », alerte Fanny Brun. « Réduire ces pertes de masse glaciaire passe par une diminution drastique de nos émissions de CO2 afin de limiter le réchauffement et respecter les engagements de l’accord de Paris. »

Les années 2022 et 2023 ont été parmi les plus chaudes jamais enregistrées, battant des records de fonte des glaciers. Si aucune action concrète n’est entreprise rapidement, ces paysages majestueux pourraient devenir de simples souvenirs, avec des conséquences dramatiques pour les écosystèmes et les ressources en eau.