Un pourcentage élevé +50%, pour des garçons de 12 – 13 ans qui consultent des sites pornographiques

Il est préoccupant de constater que près d’un tiers des mineurs en France consultent régulièrement des sites pornographiques et sont exposés à des images pornographiques pendant plus de 50 minutes chaque mois. Cette tendance à la hausse par rapport à 2017 est en grande partie attribuée à l’utilisation croissante des smartphones, qui permettent un accès plus facile à ce type de contenu.

L’étude réalisée par Médiamétrie en 2022 auprès de 25 000 panélistes révèle que 2,3 millions de mineurs, soit 30% de cette population, sont concernés par cette exposition à la pornographie. Il est important de souligner que cette proportion est à peine inférieure à celle des adultes, parmi lesquels 37% consomment ces contenus.

Cette situation soulève de sérieuses préoccupations quant à l’impact de la pornographie sur le développement et le bien-être des mineurs. Les images pornographiques peuvent avoir des conséquences néfastes sur la perception de la sexualité, les relations interpersonnelles, l’estime de soi et l’image du corps chez les jeunes.

Des chiffres en constantes augmentation

Les chiffres mentionnés montrent clairement que la consultation de sites pornographiques par les mineurs est devenue une pratique de masse en France. Depuis l’automne 2017, où la mesure a été étendue à trois écrans (ordinateur, smartphone, tablette numérique), le nombre de mineurs exposés à ces contenus a augmenté de 600 000.

Il est particulièrement préoccupant de constater que les trois quarts des moins de 18 ans utilisent exclusivement leur téléphone pour accéder à ces sites, alors que ce chiffre est de 55% pour les adultes. Cela signifie que la consultation de contenus pornographiques par les mineurs se déroule principalement en dehors du contrôle parental, ce qui soulève des inquiétudes quant à leur sécurité en ligne.

L’Arcom, l’Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique, est chargée par la loi de protéger les mineurs face à ces images. Le constat selon lequel la consultation de sites pornographiques par les mineurs se fait principalement sur les smartphones, échappant ainsi au regard des parents, souligne la nécessité d’adopter des mesures plus strictes pour prévenir l’accès des mineurs à ce type de contenu.

Selon Laurence Pécaut-Rivolier, présidente du groupe de travail de l’Arcom sur la protection des publics, les mineurs qui consultent des sites pornographiques sont en réalité encore plus jeunes que prévu. Elle indique que 51% des garçons âgés de 12 à 13 ans et même 21% des garçons âgés de 10 à 11 ans consultent ces sites chaque mois.

Ces statistiques soulignent l’urgence de prendre des mesures pour protéger les enfants dès un âge précoce contre l’exposition à des contenus pornographiques inappropriés. L’accès à ce type de matériel à un stade aussi précoce du développement peut avoir des conséquences graves sur la perception de la sexualité et le développement émotionnel des enfants.

L’étude mentionne également une différence significative entre les adolescentes et les adolescents en ce qui concerne la fréquentation des sites pornographiques. Jusqu’à l’âge de 11 ans, la fréquentation des adolescentes est peu représentative. À l’âge de 12-13 ans, 31% des adolescentes consultent ces sites, mais cette proportion diminue progressivement jusqu’à l’âge de la majorité. En revanche, la fréquentation chez les garçons augmente.

L’étude souligne également que parmi les 179 sites analysés, la plateforme gratuite Pornhub se distingue en étant consultée par 18% des mineurs, ce qui représente 1,4 million de mineurs, une augmentation de 900 000 en cinq ans. Environ 17% de l’audience de Pornhub est constituée de mineurs, ce qui est supérieur à la moyenne des autres sites similaires (12%).

« Probablement y a-t-il un certain nombre d’éléments incitatifs (sur ce site, ndlr), comme la place sur les moteurs de recherche », analyse Laurence Pécaut-Rivolier.

Force et de constater que l’Arcom a pris des mesures en réponse à la fréquentation des sites pornographiques par les mineurs. Saisie par des associations en vertu de la loi sur les violences conjugales de juillet 2020, l’Arcom a mis en demeure 15 sites afin qu’ils mettent en place un véritable contrôle d’âge pour leurs visiteurs. De plus, elle a également engagé des procédures judiciaires pour demander le blocage de sept de ces sites, dont Pornhub.

Cette action démontre la volonté des autorités de faire respecter les réglementations visant à protéger les mineurs contre l’exposition à des contenus inappropriés.

Il convient de suivre de près l’évolution de ces statistiques et les mesures qui en découleront.

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