Un gendarme du GIGN tué par balle lors d’une opération de lutte contre l’orpaillage illégal en Guyane. Père de 2 enfants, le militaire était entré dans la gendarmerie en 2009 en qualité de gendarme adjoint volontaire
Agé de 35 ans, le militaire du groupement d’intervention de la gendarmerie nationale prenait part à une action sur le site d’orpaillage de Dorlin, dans le centre de la Guyanne. Les faits se sont déroulés samedi alors que les gendarmes, appuyés par quatre militaires des Forces armées en Guyane (FAG), et un auxiliaire sanitaire, ont investi trois carbets. Comme l’explique le quotidien régional, dans l’un d’eux se trouvaient deux garimpeiros qui ont ouvert le feu en direction des gendarmes.
Chef de groupe au sein de l’AGIGN de Cayenne, le maréchal des logis-chef Arnaud Blanc est touché au thorax. Malgré les premiers soins prodigués sur place par l’auxiliaire sanitaire, le gendarme est décédé avant l’arrivée d’un hélicoptère PUMA pour l’évacuer vers le centre hospitalier.
L’orpaillage, « une activité illégale courante en Guyane »
Source d’importantes pollutions, l’orpaillage fait souvent l’objet d’intervention. L’Elysée a précisé que ce sous-officier de gendarmerie était en mission conjointe avec l’armée française à Maripasoula, dans le parc amazonien de la Guyane.
Le président de la République n’a pas tardé à réagir en exprimant » sa grande émotion » après le meurtre inacceptable du gendarme. Il a aussitôt salué le courage et la mémoire du sous-officier, tombé sous le feu et qui était engagé depuis 2009 au sein de la gendarmerie nationale. Il était affecté à l’antenne GIGN de Cayenne depuis 2019 et servait le drapeau avec une grande générosité.
La première ministre, Elisabeth Borne, a aussi réagit en exprimant sa « tristesse » et adressé ses « condoléances à sa famille, à ses proches, ses camarades et toute la gendarmerie « .
L’ex-député de Guyanne Lenaïck Adam (La République en marche) a également réagi en se montrant un peu moins « conventionnel » : « face à des voyous, il faudrait peut-être que l’on s’adapte en étant comme eux ».
La Guyane, le nouvel « eldorado » des chercheurs d’or illégaux
Conjointement, l’armée et la gendarmerie « s’attaquent » au travers de grandes opérations de démantèlement des sites d’orpaillage qui sont par définitions illégaux. L’opération porte le nom d' »Harpie » et a été lancée en 2008 par l’ancien président de la République, Nicolas Sarkozy. Véritable « champ de bataille » cette opération très délicate aura mobilisée jusqu’à 500 militaires durant 7 semaines. De fin octobre à début décembre 2022, c’est le temps qu’il aura fallu pour « neutraliser » les principaux sites clandestins d’extractions d’or.
Il faut dire que le nombre de mineurs clandestins en Guyane est estimé à plus de 9 000 autant dire que cela ressemble à une vraie fourmilière. Et, au risque de trouver cela insignifiant, la drogue saisie et le mercure saisi sont sans rapport avec les quantités extraites dans cette zone géographique. Les garimpeiros extrait un peu plus de 10 tonnes par ans aux dire des opérateurs miniers locaux.
L’opération « Harpie » aura connu un « beau sucés » avec de nombreuses perquisitions et une prise en matériel et autres produits dérivés de façon très conséquente. Car il faut savoir que pour séparer l’or du minerai, les garimpeiros font appel au mercure et qui présente un véritable désastre écologique en polluant les sols et les cours d’eau. La plus grande complexité dans ce fléau et son éradication consiste à agir aux frontières du département français, du Brésil et du Suriname avec pour toutes frontières deux fleuves : Oyapock et Maroni.
C’est en combattant ces chercheurs d’or d’un genre ultra violent, que le maréchal des logis-chef Arnaud Blanc touché au thorax par des balles de ces clandestins est décédé à la suite de ses blessures.
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