Zelensky plaide pour un sommet avec Trump et Poutine, Moscou temporise

Alors que la guerre en Ukraine entre dans sa quatrième année, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a proposé l’organisation d’une rencontre trilatérale avec Donald Trump et Vladimir Poutine, dans l’espoir de relancer les discussions de paix. Une initiative immédiatement commentée par le Kremlin, qui conditionne toute réunion à des « accords concrets » entre les délégations russe et ukrainienne.

« Si une rencontre bilatérale avec Poutine est un obstacle, je suis prêt à un format trilatéral. Peu importe le cadre, pourvu qu’il permette d’avancer », a déclaré Zelensky lors d’une conférence de presse tenue à Kiev, mardi 27 mai, sous embargo jusqu’au lendemain matin.

Une paix encore très hypothétique

Mais du côté russe, la prudence est de mise. Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a souligné qu’un sommet à trois ne pourrait avoir lieu que si des bases solides sont d’abord établies entre les deux pays belligérants. Aucune date ni proposition concrète n’a été avancée à ce stade.

Parallèlement, les tensions ne faiblissent pas sur le terrain. La Russie a récemment essuyé l’une des plus importantes attaques de drones ukrainiens depuis le début de l’invasion, perturbant notamment le trafic aérien à Moscou. En représailles, des frappes russes de grande ampleur ont touché plusieurs villes ukrainiennes, causant au moins 13 morts.

Pressions sur les États-Unis et craintes d’une nouvelle offensive

Volodymyr Zelensky a profité de son intervention pour exhorter les États-Unis à renforcer leurs sanctions contre Moscou, en ciblant particulièrement le secteur énergétique et le système bancaire russe. Il a également dénoncé le refus persistant du Kremlin de considérer un cessez-le-feu immédiat et inconditionnel, pourtant soutenu par Kiev.

Le président ukrainien a aussi révélé que Moscou n’avait pas encore transmis le « mémorandum » évoqué la semaine dernière, censé contenir les conditions russes pour une sortie de crise. Ce document, selon la diplomatie russe, ne sera remis qu’après la finalisation d’un récent échange de prisonniers.

Enfin, Zelensky a alerté sur une possible offensive imminente dans la région de Soumy, au nord-est du pays, où plus de 50 000 soldats russes seraient actuellement massés selon lui. Moscou évoque la création d’une « zone tampon », Kiev redoute une tentative de percée vers son territoire.