Au début d’octobre, une dizaine de manuscrits ont été dérobés à Paris, s’inscrivant dans une série de vols d’œuvres russes qui ont touché les bibliothèques d’Europe de l’Est au cours des derniers mois

Trois individus ont été inculpés vendredi à Paris dans le cadre d’une enquête sur le vol de manuscrits, notamment ceux du célèbre poète et romancier russe du XIXe siècle, Alexandre Pouchkine, dans plusieurs bibliothèques. Le vol, survenu dans la nuit du 9 au 10 octobre, a eu lieu à la bibliothèque universitaire de l’Institut national des langues et civilisations orientales (Inalco) dans le XIIIe arrondissement. Les malfaiteurs ont cassé la vitrine d’entrée avec une barre de fer pour s’emparer d’une dizaine de manuscrits.

Les enquêteurs, initialement saisis par la Brigade de répression du banditisme (BRB) en raison du vol commis en bande organisée, ont élargi leurs investigations après avoir établi un lien avec des faits similaires à Lyon en juillet. L’Office central de lutte contre le trafic de biens culturels (OCLBC) a ensuite repris l’enquête, conduisant à l’arrestation de trois individus lundi.

À la suite de leur garde à vue, les trois suspects ont été formellement inculpés par un juge d’instruction pour participation à une association de malfaiteurs et vol en bande organisée. L’un d’entre eux a été placé en détention provisoire, tandis que les deux autres sont sous contrôle judiciaire. Les avocats des suspects n’ont pas souhaité commenter l’affaire ou n’étaient pas disponibles pour répondre aux sollicitations de l’AFP.

Des manuscrits qui sont toujours portés disparu

Les manuscrits volés, dont la valeur est estimée à 60 000 euros pour l’un d’entre eux, n’ont pas été retrouvés. Bien que le motif final des vols ne soit pas encore établi, une source proche du dossier suggère que la valeur des œuvres d’auteurs classiques russes aurait augmenté depuis le début de la guerre en Ukraine, sur fond de montée du nationalisme.

Ces vols s’inscrivent dans une tendance plus large en Europe de l’Est, où, au cours des deux dernières années, des rayons de littérature russe du XIXe siècle ont été pillés dans des bibliothèques en Pologne et dans les pays Baltes, avec les originaux remplacés par des copies.