Attal envisage un pacte politique post-Barnier pour contrer l’influence du RN
Après l’effondrement pressenti du gouvernement de Michel Barnier, Gabriel Attal propose une nouvelle stratégie politique. Le président du groupe Ensemble pour la République aspire à un accord de « non-censure » intégrant les socialistes et les Républicains (LR), afin de réduire l’influence du Rassemblement national (RN) sur la gouvernance.
« Ce qu’il faut désormais, c’est une équation politique où le RN ne peut plus dicter la politique du gouvernement », a déclaré Gabriel Attal ce mardi 3 décembre. Selon lui, un tel pacte offrirait un « échappatoire collectif à un gouvernement otage de Marine Le Pen ».
Une alliance élargie pour un gouvernement stabilisé
Attal préconise un accord inédit : « Cela implique une forme de pacte de non-censure avec les socialistes, en plus des LR. Je ne sais pas si c’est faisable, mais c’est ce que nous devons viser », a-t-il expliqué. Cette approche viserait à assurer la stabilité gouvernementale et à empêcher le RN de tirer les ficelles au sein de l’hémicycle.
Fervent partisan du front républicain, Attal note un changement d’attitude chez les socialistes depuis cet été : « Dans leur communiqué lundi, ils ne mentionnent plus Lucie Castets et évoquent un Premier ministre partageant les valeurs de la gauche. »
Divergences avec le Parti socialiste
Malgré ces espoirs, des tensions subsistent. Le chef des députés socialistes, Boris Vallaud, a récemment proposé une réflexion collective sur un « non-censure », excluant toutefois le RN. Mais les cadres socialistes rejettent toute idée d’une « grande coalition ».
Un membre influent du PS précise : « Nous parlons d’un gouvernement de gauche, avec un Premier ministre de gauche, menant une politique de gauche. Il s’agirait de négocier texte par texte avec le bloc central, mais ce n’est en aucun cas une coalition nationale. »
Une opposition des LR à clarifier
Du côté des Républicains, l’enthousiasme pour ce projet est loin d’être acquis. Laurent Wauquiez, leader des députés LR, a rappelé mardi que leur engagement de soutien en septembre « ne valait que pour Michel Barnier ». Ce commentaire, rapporté par Le Figaro et confirmé par son entourage, jette un doute sur leur implication dans une telle initiative.
Attal devra donc naviguer entre ces divergences pour tenter de bâtir une coalition capable de stabiliser le gouvernement et marginaliser l’influence du RN.