L’intersyndicale maintient son appel à la grève à partir du 11 décembre : un ultimatum pour le gouvernement
L’intersyndicale des cheminots a décidé de maintenir son appel à la grève, qui débutera le 11 décembre prochain à 19 heures. La CGT-Cheminots, l’Unsa-Ferroviaire, Sud-Rail et la CFDT-Cheminots exigent un moratoire sur le démantèlement de Fret SNCF, le leader français du transport de marchandises par rail, et dénoncent les conditions de l’ouverture à la concurrence des lignes régionales.
Les syndicats appellent le gouvernement à engager des négociations tripartites sans délai pour éviter une mobilisation de grande ampleur, après une première journée de grève partiellement suivie.
Une revendication urgente pour le fret ferroviaire et la reconversion des cheminots
Dans un communiqué commun, les fédérations syndicales rappellent que l’exigence d’un moratoire sur le démantèlement de Fret SNCF reste plus que jamais d’actualité. Cette demande a été rejetée jusqu’ici par l’exécutif. Alors que Fret SNCF, pilier du transport de fret en France, doit être éclaté en deux filiales au 1er janvier 2025, les syndicats estiment que cette réforme met en péril l’avenir de ce secteur stratégique pour la décarbonation des transports.
Les syndicats critiquent la décision de réduire l’activité de Fret SNCF au profit de nouvelles entités, affirmant que la liquidation de ce service public est non seulement irréfléchie mais aussi irresponsable.
Un reclassement insuffisant des cheminots
La SNCF a promis le reclassement des 500 cheminots sur les 5.000 affectés par la restructuration, mais les syndicats estiment que ce reclassement n’est pas suffisant. Ils espèrent obtenir davantage de garanties de la part des institutions européennes, notamment de Teresa Ribera, commissaire européenne chargée de la transition écologique et de la concurrence.
Des inquiétudes face aux réformes du marché régional
Les syndicats expriment aussi leurs préoccupations concernant le transfert de 1.200 cheminots dans des filiales du groupe à partir de décembre, suite à l’ouverture à la concurrence des trains régionaux. Ils accusent Jean-Pierre Farandou, président de la SNCF, d’avoir pris « un choix dogmatique » en priorisant les marges de l’entreprise au détriment des conditions de travail des cheminots. Un point particulièrement sensible : la refonte des règles concernant l’organisation du temps de travail.
Vers une grève reconductible si les demandes restent sans réponse
Les syndicats demandent également une « loi de programmation pluriannuelle » pour garantir le financement de l’entretien du réseau ferroviaire et le développement du transport de marchandises et de voyageurs. Bien que la première journée de mobilisation n’ait été suivie que par un quart des cheminots, les syndicats menacent désormais de reconduire leur grève si aucune réponse n’est apportée à leurs revendications.
L’ultimatum est posé : si le gouvernement ne trouve pas rapidement une issue à la crise, la grève pourrait s’intensifier et durer au-delà du 11 décembre.