Six individus impliqués dans les violences perpétrées par l’ultradroite à Romans-sur-Isère ont été condamnés à des peines de prison ferme

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Procès en comparution immédiate pour six individus après le défilé de l’ultradroite à Romans-sur-Isère le week-end dernier

Des Peines Fermes de Six à Dix Mois pour les Militants d’Ultradroite Impliqués dans les Violences à Romans-sur-Isère

Lundi 27 novembre, le tribunal correctionnel de Valence a prononcé des peines de six à dix mois de prison ferme à l’encontre de six militants d’ultradroite jugés en comparution immédiate. Ces condamnations font suite à leur participation à une expédition punitive à Romans-sur-Isère, consécutive à la mort de Thomas à Crépol (Drôme). Les six prévenus, âgés de 18 à 25 ans, ont été incarcérés dès lundi soir.

Deux d’entre eux ont écopé de 10 mois de prison, trois de 8 mois, et un de six mois. La procureure avait requis 12 mois de prison avec maintien en détention pour cinq d’entre eux, et 6 mois pour le dernier. Ces jeunes hommes, faisant partie des 24 personnes interpellées lors de leur irruption dans le quartier de la Monnaie à Romans-sur-Isère le 25 novembre, défilaient en criant des slogans tels que “Justice pour Thomas”, “l’Islam hors d’Europe”, et “la rue, la France nous appartient”.

Les poursuites visaient cinq d’entre eux pour des violences sur les forces de l’ordre, ayant tiré des mortiers d’artifice en leur direction. Tous étaient jugés pour leur participation à cette marche, précisément à “un groupement formé en vue de la préparation de violences contre les personnes ou de destructions ou dégradations de biens”. Les prévenus viennent du Doubs, de Côte-d’Or, du Gard, de Paris et de Lyon. La plupart sont étudiants, stagiaires, chômeurs, militaires ou développeurs informatiques, vivant chez leurs parents. À l’exception de l’un d’entre eux, leur casier judiciaire est vierge, et tous minimisent leurs intentions lors de l’incident.

Des militants identitaires venus de toute la France face à la justice

Samedi soir à Romans-sur-Isère, des dizaines de militants de la mouvance identitaire, masqués et provenant de différentes régions françaises, se sont rassemblés “pour en découdre”, selon les autorités, avec les jeunes du quartier de la Monnaie, soupçonnés d’être liés à la mort de Thomas.

Parmi les accusés, un militaire, un développeur informatique et des étudiants ont affirmé avoir été informés du rassemblement via les réseaux sociaux, notamment TikTok. Tous ont minimisé leur participation, justifiant leur présence comme un soutien à la famille de Thomas.

Les juges et la procureure ont rappelé aux prévenus qu’une autre manifestation “apolitique”, organisée par la famille et rassemblant plus de 6 000 personnes, avait eu lieu mercredi. La procureure a critiqué le choix de la tenue des militants identitaires, soulignant que la manifestation officielle se déroulait en blanc, contrairement à leur rassemblement en noir avec des cagoules et des symboles sombres.

Me Peter Assaghle, avocat de trois prévenus, a dénoncé la sévérité du tribunal, affirmant que ses clients n’appartenaient pas à la mouvance d’ultradroite et étaient simplement des “jeunes ignorants” qui regrettent leur implication.

Me Monique Simon, avocate des trois autres prévenus, a plaidé en faveur de leur méconnaissance des implications de leurs actions, les qualifiant de “trois personnes qui n’ont pas forcément réfléchi aux tenants et aux aboutissants”. Les accusés ont dix jours pour faire appel.

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