La situation à Tenerife demeure préoccupante : Les températures vont à nouveau monter durant le week-end, compliquant davantage les efforts des pompiers sur le terrain. L’incendie de forêt qui fait rage sur l’île de Tenerife, au sein de l’archipel espagnol des Canaries, continue de sévir sans faiblir. Les vents violents et les températures en hausse ont favorisé la propagation de cet incendie majeur qui a éclaté mardi soir, forçant au total 26 000 résidents à quitter leurs habitations
« L’ampleur de l’incendie dépasse notre capacité à l’éteindre, peut-être pas dans tous les secteurs, mais dans une grande partie d’entre eux », a expliqué Pedros Martinez, en charge des opérations de lutte contre l’incendie, soulignant que les pompiers font face à des vents défavorables et à d’épais nuages de fumée sur le terrain.
Des conditions météorologiques « extrêmement critiques »
« Les conditions météorologiques de la nuit dernière ont été franchement extrêmes (…) », a déclaré le président du gouvernement régional des Canaries, Fernando Clavijo, devant la presse, expliquant que ces conditions ont facilité la propagation du feu, en particulier le long du flanc nord. Les vents puissants, les températures bien supérieures aux prévisions et l’humidité relative plus basse ont favorisé cette expansion.
Depuis le début de l’incendie jusqu’à vendredi, environ 4500 personnes avaient été évacuées. Ce chiffre a augmenté pour atteindre 26 000 samedi, d’après les estimations des services de secours.
« Le feu et les conditions météorologiques ont évolué, et nous avons dû évacuer cinq municipalités au nord de Tenerife », a déclaré Manuel Miranda, responsable local des services d’urgence, sur la plateforme X (anciennement Twitter), mettant en garde contre le « danger et la proximité de l’incendie ».
Ces nouvelles évacuations interviennent alors que les météorologues ont averti que le mercure allait augmenter à nouveau durant le week-end à Tenerife, rendant ainsi les efforts des pompiers plus complexes sur le terrain.
5000 hectares de végétation détruits Ce sinistre, qui a déjà englouti près de 5000 hectares de végétation sur une superficie de 50 kilomètres, a mobilisé 225 pompiers au cours de la nuit de vendredi à samedi. La zone touchée par l’incendie représente près de 2,5% de la superficie totale de l’île de Tenerife, qui s’étend sur 203 400 hectares.
Vendredi soir, l’incendie avait déjà touché dix municipalités de l’île de Tenerife, la plus grande des sept qui composent l’archipel espagnol des Canaries, situé au large des côtes ouest de l’Afrique.
En milieu de journée vendredi, les autorités avaient constaté une évolution positive sur le front principal de l’incendie, qui avait adopté un comportement « plus normal » pendant la nuit, selon Montserrat Román, responsable du département de la protection civile de l’archipel, rendant ainsi le travail des pompiers moins périlleux.
Un nuage de fumée s’élevant à huit kilomètres de hauteur Cet incendie a généré un imposant nuage de fumée atteignant huit kilomètres de hauteur, visible sur les images satellites, qui a surpassé le sommet du Teide, un volcan dominant l’île et le point culminant de l’Espagne avec ses 3715 mètres d’altitude.
Selon les spécialistes, les événements météorologiques extrêmes se sont intensifiés en raison du réchauffement climatique. Par conséquent, les canicules risquent de devenir plus fréquentes et plus intenses, avec des impacts plus étendus.
L’île a déjà connu des incendies plus vastes en termes de superficie brûlée, notamment en 2007, mais les conditions météorologiques et la topographie actuelles ont conduit Fernando Clavijo à déclarer jeudi que l’archipel faisait face à son « incendie le plus complexe » depuis 40 ans.
En 2022, l’Espagne a vu 300 000 hectares détruits par plus de 500 incendies, établissant un record en Europe, d’après le Système européen d’information sur les feux de forêt (EFFIS). Près de 76 000 hectares ont déjà été détruits en 2023 dans ce pays, le plaçant en première ligne face au changement climatique.
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