Sept ans après l’attentat de Magnanville : Un procès avec dans le box un seul accusé

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Ami d’enfance de Larossi Abballa, Mohamed Lamine Aberouz sera jugé, à partir de ce lundi, pour « complicité d’assassinats » dans l’attentat de Magnanville, où un couple de policiers a été assassiné

Le 13 juin 2016, à 20h06, le commandant de la brigade de sûreté urbaine, Jean-Baptiste Salvaing, envoie un SMS à son épouse, Jessica Schneider, indiquant qu’il quitte le commissariat des Mureaux dans les Yvelines. À 20h20, il est de retour chez eux, à Magnanville, alors que sa compagne, revenue de son travail au commissariat de Mantes-la-Jolie, est déjà là avec leur fils de trois ans. C’est à ce moment que Larossi Abballa, caché derrière le portail, attaque le policier, le poignardant à plusieurs reprises.

Malgré ses blessures, le commandant Salvaing tente de fuir et demande à un adolescent de prévenir la police. Cependant, son agresseur le rattrape, le poignarde de nouveau, et se retranche ensuite dans la maison avec la femme et l’enfant en otage.

À 20h52, Abballa diffuse une vidéo en direct sur Facebook revendiquant le double assassinat au nom de l’État islamique. Après des heures de négociations, le Raid donne l’assaut à 00h02, abattant Abballa, mais découvrant le corps de Jessica, présentant des traces d’égorgement, à l’intérieur de la maison. Le petit garçon est sauf.

Bien que le terroriste soit décédé, Mohamed Lamine Aberouz, accusé de complicité d’assassinats sur des personnes dépositaires de l’autorité publique en relation avec une entreprise terroriste, sera jugé à partir de ce lundi par la cour d’assises spéciale de Paris.

Son implication est évoquée en raison de la présence de son ADN sur les lieux du crime, sur l’ordinateur utilisé par Abballa pour revendiquer l’attentat, ainsi que dans la voiture de ce dernier. Cependant, des rumeurs et des témoignages évoquent la possibilité d’un deuxième individu au domicile des victimes au moment des faits. Pourtant, aucune preuve solide de la présence de Mohamed Lamine Aberouz sur les lieux n’a été établie.

L’accusé nie toute implication, affirmant qu’il se trouvait à la mosquée des Mureaux le soir de l’attaque. Aucun témoin n’a pu confirmer sa présence, et son téléphone n’a pas été localisé entre 18 heures et 20 heures ce soir-là.

Les juges estiment qu’Aberouz ne pouvait pas ignorer les projets d’Abballa, car ils partageaient les mêmes convictions et la même idéologie favorable au jihad armé. Ils considèrent Aberouz comme un « guide spirituel » pour Abballa, lui fournissant des conseils en langue arabe et relayant l’idéologie de l’État islamique.

Aberouz, déjà condamné en 2021 pour non-dénonciation de crime terroriste, avait également relayé la propagande de Daesh sur son téléphone. Les enquêteurs ont trouvé des messages incitant au passage à l’acte attribués à Aberouz sur le téléphone d’Abballa. Cependant, aucune expertise n’a pu les attribuer formellement à lui.

Le procès d’Aberouz est prévu jusqu’au 10 octobre, et il risque la réclusion criminelle à perpétuité.

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