Élisabeth Borne appelle à la retenue : “Pas de législation à chaud ni d’émotion”

Dans une interview au Parisien publiée ce samedi 7 juin, la ministre de l’Éducation nationale, Élisabeth Borne, met en garde contre la tentation de réagir impulsivement à chaque fait divers dramatique. Elle exhorte à éviter la « surenchère de mesures éculées » et plaide pour une approche réfléchie, ciblant les causes plutôt que d’adopter des réponses symboliques.

« Les rapports sur le frérisme, la mort d’Élias ou les violences en marge du match du PSG sont légitimement choquants, mais on ne doit ni légiférer à chaud ni céder à l’émotion », souligne l’ancienne Première ministre. Pour elle, l’action gouvernementale ne se mesure pas en effets d’annonce tonitruants, mais en réponses cohérentes et réalistes.

Critique des propositions sécuritaires

Visant implicitement des figures comme Bruno Retailleau, Gérald Darmanin ou Gabriel Attal, Élisabeth Borne pointe un « climat de surenchère, alimenté par l’approche médiatique de la présidentielle de 2027 ». Elle réclame une politique fondée sur l’analyse, non sur le décibel. « Priorisons la réflexion et le fond, plutôt que la politique spectacle », insiste-t-elle.

Voile et cohésion : un débat à mûrir

Sur la proposition d’interdire le port du voile aux mineures de moins de 15 ans — défendue par son propre camp — la ministre dit ses réserves. Elle qualifie la mesure « d’inconstitutionnelle et inapplicable », appelant à l’ouvrir « à la réflexion et aux débats ». Ces questions, estime-t-elle, touchent aux libertés publiques et à la cohésion nationale, et ne sauraient se régler par des postures médiatiques.