Nicolas Sarkozy, Jack Lang et Stéphane Bern ont exprimé leurs hommages à Frédéric Mitterrand, décédé le jeudi 21 mars. L’ancien président a loué « une figure singulière, éloignée de toute affiliation partisane »

La disparition de Frédéric Mitterrand ébranle à la fois le monde de la culture et la sphère politique. Écrivain, figure de la télévision et de la radio, ainsi qu’homme politique, il s’est éteint le jeudi 21 mars à l’âge de 76 ans des suites d’un cancer. Neveu de l’ancien président François Mitterrand, il a occupé le poste de ministre de la Culture sous la présidence de Nicolas Sarkozy et est qualifié d' »inclassable » par ceux qui lui rendent hommage.

« Un homme imprégné de culture » Emu jusqu’aux larmes, Stéphane Bern, animateur de télévision, a exprimé sa peine en direct dans l’émission « C à vous » sur France 5 en apprenant le décès de Frédéric Mitterrand : « Je suis profondément attristé ce soir. C’est grâce à lui que j’ai eu ma chance… », confie-t-il. « Il était un brillant écrivain, insiste-t-il, doté d’une grande sensibilité, et il a réalisé des films remarquables. Il était vraiment imprégné de culture ».

« Le départ de Frédéric Mitterrand me touche profondément », réagit Jack Lang sur le réseau social X. « Une amitié de plus de 60 ans nous unissait dans un amour indéfectible », écrit Jack Lang, lui aussi ancien ministre de la Culture. « Notre attachement commun à François Mitterrand nous liait profondément ». Invité sur franceinfo, Jack Lang affirme que « Frédéric était quelqu’un de fondamentalement bon, une belle âme même lorsqu’il était la cible de critiques, et il a été l’objet de moqueries, Dieu sait à quel point ». Jack Lang décrit la vie de son ami comme « brillante, pleine d’humour, surprenante, stupéfiante ». Il souligne qu’il « a osé, a tenté » et qu’il « a souvent été critiqué ». En tant qu’écrivain, dans son ouvrage « La Mauvaise vie » publié en 2005, Frédéric Mitterrand avait relaté ses expériences sexuelles et tarifées en Thaïlande. Ce livre avait suscité la controverse, le contraignant à se défendre contre les accusations de liens avec des mineurs ou de promotion de la pédocriminalité.

Une « humanité profonde » selon Rachida Dati

Dans un hommage poignant, Nicolas Sarkozy a salué la mémoire d’un individu singulier, empreint d’une profonde culture et d’une délicatesse remarquable, loin des jeux partisans de la vie politique. Il a rappelé avec éloge le ministre de la Culture enthousiaste et talentueux qu’il était, laissant derrière lui un héritage artistique à travers ses films, livres et émissions.

Réagissant à cette nouvelle, la ministre actuelle de la Culture, Rachida Dati, a exprimé dans un communiqué sa propre reconnaissance envers l’homme, évoquant sa remarquable humanité, son humour, sa gentillesse et son attention sincère envers autrui, des traits qui ont perduré jusqu’à ses derniers instants. Elle a également souligné le sourire éclatant et la voix unique de Frédéric, des souvenirs qui resteront gravés dans de nombreuses mémoires.