La 61ᵉ édition du Salon International de l’Agriculture (SIA) s’est ouverte ce samedi 22 février 2025 à 9h au parc des expositions de la Porte de Versailles à Paris, avec le Maroc comme invité d’honneur. Le président de la République, Emmanuel Macron, est arrivé peu avant l’ouverture officielle, vers 8h, pour inaugurer l’événement.

Contexte et attentes du secteur agricole

Cette édition intervient dans un climat plus serein que l’année précédente, marquée par des manifestations agricoles et des heurts lors de la visite présidentielle, qui avaient retardé l’ouverture des portes et entraîné la fermeture du pavillon 1 jusqu’à 15h. Malgré l’adoption récente de la loi d’orientation agricole, les agriculteurs expriment des attentes persistantes concernant la réduction des normes, les menaces commerciales internationales, notamment celles de Donald Trump, et l’accord UE-Mercosur.

Mesures pour encadrer les visites politiques

Pour éviter les débordements des années précédentes, les organisateurs ont instauré une charte limitant les délégations politiques à 25 personnes, hors sécurité, sur une seule journée. Jérôme Despey, le nouveau président de l’événement, a souligné que certaines délégations atteignaient auparavant jusqu’à 80 personnes, rendant cette régulation nécessaire.

Ambassadrice du Salon : Oupette

Oupette, une vache de race Limousine âgée de six ans provenant du Poitou, est l’égérie de cette édition. Arrivée à Paris la veille avec son éleveur, Alexandre Humeau, elle accueille les visiteurs à l’entrée du pavillon 1, accompagnée de son veau nommé Vienne.

Réactions des syndicats agricoles

Arnaud Rousseau, président de la FNSEA, a exprimé son souhait de voir cette édition se dérouler dans un climat apaisé, rappelant le soutien important des Français au monde agricole au cours de l’année écoulée. Il a insisté sur l’importance d’accueillir le public dans une ambiance conviviale, mettant en avant la dégustation de produits locaux et la présentation des animaux.

Réformes agricoles européennes et enjeux commerciaux

Parallèlement, la Commission européenne a présenté une feuille de route visant à moderniser l’agriculture et l’alimentation dans l’UE d’ici 2040. Cette initiative vise à simplifier la bureaucratie, assurer des revenus équitables pour les agriculteurs et harmoniser les normes de production, notamment en ce qui concerne les pesticides et le bien-être animal. Cette démarche intervient dans un contexte de tensions commerciales, notamment avec les États-Unis, où des menaces d’imposition de tarifs sur les importations européennes, y compris le vin, suscitent des inquiétudes parmi les producteurs. De plus, l’accord commercial entre l’UE et le Mercosur est critiqué par les agriculteurs français, qui craignent une concurrence déloyale en raison de normes de production moins strictes dans les pays du Mercosur.

En réponse à ces préoccupations, le ministre français de l’Agriculture, Luis Planas, a déclaré que tout dialogue avec les États-Unis devrait se faire dans le respect mutuel et sans menaces, soulignant l’importance de défendre les intérêts des producteurs français tout en respectant les règles du commerce international.

Cette édition du SIA se déroule donc à un moment crucial pour le secteur agricole français, confronté à des défis nationaux et internationaux majeurs.