D’après Le Monde qui a publié l’information, un opérateur du Samu affirme ne pas avoir eu l’autorisation d’intervenir à Sainte-Soline, d’autant que la LDH avait demandé l’évacuation d’un blessé. Mais pour la préfète des Deux-Sèvres tient à préciser que si un tel a pu être donné c’est pour éviter au Samu ou encore les pompiers d’être blessés ou qu’ils ne soient pris à partie, compte tenu du contexte particulièrement dangereux.
Il ne nous est possible d’envoyer des secours sur place, nous n’avons pas l’autorisation
Toujours selon Le Monde, ce médecin n’en était pas à son premier appel pour obtenir des secours. Dans un premier temps c’était pour obtenir un hélicoptère et dans un deuxième temps parce ce que les observateurs de la LDH l’on informé que les secours n’arrivaient pas.
À 14h50, il contacte à nouveau les pompiers et obtient enfin une liaison avec un opérateur du Samu. « On a eu un médecin sur place et on lui a expliqué la situation, c’est qu’on n’enverra pas d’hélico ou de Smur sur place, parce qu’on a ordre de ne pas en envoyer par les forces de l’ordre », lui affirme l’opérateur.
« Alors moi je suis avec des observateurs de la Ligue des droits de l’homme qui disent que leurs observateurs sur place affirme que c’est calme depuis trente minutes et qu’il est possible d’intervenir », confirme le médecin.
« Je suis d’accord avec vous, vous n’êtes pas le premier à nous le dire. Le problème, c’est que c’est à l’appréciation des forces de l’ordre dès qu’on est sous un commandement, qui n’est pas nous », explique le Samu.
C’est au tour de l’avocate de la LHD, Chloé Saynac, qui se trouvait être dans la même salle que le médecin de lui poser quelques questions. Toutefois, l’opérateur du Samu tient à préciser qu’il « n’avait pas l’autorisation d’envoyer des secours sur place, du fait que cela était considéré comme dangereux ».
« Dance ce cas si vous n’intervenez pas, cela sera considéré comme non assistance à personne en danger » ? ose l’avocate. « Pour intervenir, il faut également que les services de secours soient en sécurité. Il ne est pas possible de les envoyer comme cela », répond l’opérateur.
« Nous devons avoir nos secours en sécurité également, malheureusement on n’a pas l’autorisation de les envoyer comme ça », répond l’opérateur.
« On n’a pas l’autorisation de toutes les institutions sur place, pour l’instant, on est sous leur commandement », martèle-t-il, avant d’indiquer que c’est le « commandement sur place » qui « interdit l’accès. »
Fort de cette accusation le droit de réponse de la préfète
Lors d’un très long communiqué, la préfète des Deux-Sèvres à « utilisé » son droit de réponse en ce mardi soir en réponse à l’article du Monde titré « Sainte-Soline : l’enregistrement qui prouve que le SAMU n’a pas eu le droit d’intervenir ».
« Le principe fondamental d’intervention des secours dans un contexte hostile est de garantir au premier chef la sécurité des personnels des sapeurs-pompiers ou du Samu », rappelle la préfète Emmanuelle Dubée.
« Pour ce faire, il appartient aux forces de l’ordre, informées en temps réel de la situation, de définir si l’arrivée d’un véhicule de secours à un certain point est possible ou non de façon sûre pour lui », poursuit-elle.
« Il n’est donc pas surprenant que, si ces conditions de sécurité n’étaient pas réunies, les forces de l’ordre aient pu, pour certaines géolocalisations et dans certaines périodes de temps, indiquer qu’un envoi d’ambulance n’était pas possible dans l’immédiat. »
« Nous n’intervenons pas en zone d’exclusion, c’est une règle commune à toutes interventions »
« Ce n’est donc que pour éviter que le Samu ou les pompiers ne soient pris à partie ou victimes collatérales des affrontements violents que cette consigne a pu être passée, dans un contexte où les groupes violents se déplaçaient très rapidement », conclut la préfète, qui salue aussi « l’engagement sans faille des pompiers, du Samu et des forces de l’ordre. »
« Nous n’intervenons pas en zone d’exclusion. Il n’y a pas de débat », écrit de son côté le Samu sur les réseaux sociaux.
« Nous n’avons pas été obstrués dans l’exercice de notre fonction, mais bien assurés les soins dans des circonstances particulièrement dangereuses pour nos équipes », affirmait déjà le Samu en début de semaine.
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