Révélation de l’affaire Hedi à Marseille : Les policiers mis en cause ont rapporté leurs déclarations aux enquêteurs de l’IGPN

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Une enquête sensible a été ouverte suite à la plainte d’Hedi, un jeune homme de 22 ans, qui accuse quatre policiers de la BAC de Marseille de l’avoir violemment agressé début juillet.

Les enquêteurs de l’Inspection générale de la police nationale et la justice ont pris en charge cette affaire délicate.

Lors de leur garde à vue, deux des policiers ont fini par reconnaître des actes de violences, fournissant ainsi des informations supplémentaires sur les événements de cette nuit-là. Cependant, les autres agents refusent de collaborer à l’enquête, allant jusqu’à avoir du mal à s’identifier sur les vidéos.

Le policier placé en détention provisoire est le seul porteur d’un LBD (lanceur de balles de défense) sur les images de vidéosurveillance. Bien qu’identifié grâce à son tee-shirt, il a prétendu ne se souvenir de rien, ne rien avoir vu et ne pas se reconnaître sur les images. Un autre policier, également identifié par sa tenue vestimentaire, a nié toute implication dans les violences et prétend ne pas savoir pourquoi Hedi est tombé au sol, affirmant même ne pas se souvenir des faits. Un troisième policier affirme également ne pas se souvenir de la scène et nie sa participation à l’incident, refusant même d’être pris en photo pour une présentation à la victime, invoquant des raisons de sécurité.

Selon le témoignage d’Hedi aux enquêteurs, cette soirée-là, lui et son ami se trouvaient dans une rue calme près du port de Marseille lorsque des policiers en civil, de la BAC, leur ont demandé de partir. Alors qu’ils obéissaient immédiatement, l’un des policiers a tiré avec son LBD à quelques mètres d’eux, faisant tomber Hedi au sol. Quatre policiers l’ont ensuite traîné derrière un immeuble pour le rouer de coups.

Une enquête préliminaire pour “violences volontaires par personne dépositaire de l’autorité publique” a été ouverte par le parquet de Marseille et confiée à l’IGPN. La cheffe de la BAC n’a signalé aucun incident cette nuit-là ni aucun usage du LBD dans son rapport à sa hiérarchie. L’enquête est toujours en cours sous la supervision d’un juge d’instruction.

Le placement en détention provisoire de l’un des policiers a provoqué un tollé parmi ses collègues, qui demandent un statut spécifique pour les fonctionnaires lorsqu’ils sont mis en cause dans le cadre de leurs missions. La colère monte parmi les policiers, et les syndicats de police sont reçus par le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, pour discuter de la situation.

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