Les représentants des principaux blocs politiques ont défendu les grandes lignes de leurs programmes devant les organisations patronales jeudi. Édouard Philippe (Horizons), Boris Vallaud et Eric Coquerel (Nouveau Front populaire), Jordan Bardella (Rassemblement national), Eric Ciotti (LR-RN), Bruno Le Maire (Ensemble pour la République) et Bruno Retailleau (Les Républicains) ont participé à ce grand oral en tant que porte-paroles de leurs partis ou coalitions respectifs pour les élections législatives
L’objectif était de rassurer les entreprises sur leurs engagements économiques et leur viabilité. Les sujets abordés comprenaient les revalorisations salariales, la pression fiscale, les dépenses publiques, la réforme des retraites, la politique du logement et la politique énergétique.
Revalorisation des salaires
Le Nouveau Front populaire, représenté par Boris Vallaud et Eric Coquerel, propose une conférence sociale sur les salaires pour redistribuer une partie des revenus actionnariaux vers les revenus du travail, adoptant une approche keynésienne.
Le Rassemblement national, avec Jordan Bardella et Eric Ciotti, critique la faiblesse des salaires et la lourdeur des charges, proposant une hausse de salaires exonérée de cotisations patronales jusqu’à 10 % pour les salaires jusqu’à trois fois le Smic.
Édouard Philippe (Horizons) préconise une meilleure association des salariés à la valeur du capital créé par l’entreprise au lieu d’une augmentation directe des salaires.
Impôts et fiscalité
Boris Vallaud souhaite une taxation accrue des multinationales et des patrimoines, tout en épargnant les PME. Jordan Bardella demande la suppression de la CVAE, de la C3S, et le maintien des heures supplémentaires défiscalisées. Bruno Le Maire (Ensemble pour la République) promet également la suppression de la CVAE d’ici à 2027 pour soutenir l’industrie. Bruno Retailleau (Les Républicains) est contre toute augmentation des impôts, tandis qu’Édouard Philippe propose une « règle d’or » fiscale pour limiter la pression fiscale et la dérive des dépenses publiques.
Dette et finances publiques
Édouard Philippe prône un recentrage de l’État sur ses dépenses régaliennes pour assainir les finances publiques. Jordan Bardella propose un audit des comptes de la nation et la réduction des dépenses sociales liées à l’immigration. Bruno Le Maire vise un déficit sous les 3 % en 2027, soulignant l’importance de l’équilibre des comptes publics. Bruno Retailleau (Les Républicains) insiste sur la soutenabilité de la dette et la réduction du nombre d’agents publics.
Retraites
Édouard Philippe défend l’augmentation de la durée de cotisation pour équilibrer le système de retraite, à l’instar des autres pays européens. Le Rassemblement national ne souhaite pas repousser l’âge de départ à la retraite, favorisant les carrières longues. Bruno Le Maire critique le retour à la retraite à 62 ou 60 ans, soutenant l’indexation des retraites sur l’inflation et un futur débat sur le financement du modèle social.
Politique énergétique
Le Nouveau Front populaire veut sortir du nucléaire sans fermeture complémentaire de centrales et propose un retravail sur le programme de Grand Carénage. Jordan Bardella (RN) souhaite renégocier les règles européennes de fixation des prix de l’électricité et réduire la TVA sur l’énergie. Bruno Le Maire défend la construction de six réacteurs nucléaires et la complémentarité avec les énergies renouvelables, ainsi qu’une réouverture des négociations avec EDF.
Logement
Édouard Philippe critique la fiscalité actuelle du logement et propose de passer à une logique d’investissement. Bruno Le Maire reconnaît que le gouvernement n’a pas fait assez en matière de politique du logement.