Dans une interview publiée dans le magazine « Elle », Emmanuel Macron a abordé divers sujets, mettant notamment l’accent sur les droits des femmes et la question des violences sexuelles
Dans une entrevue accordée au magazine « Elle« , le président de la République insiste sur la nécessité pour les deux parents d’assumer leurs responsabilités envers leurs enfants, même en cas de divorce ou de séparation. Il avance l’idée d’un « devoir de visite » plutôt que d’un « droit de visite » pour les pères, soulignant l’importance d’un accompagnement continu jusqu’à l’âge adulte.
Emmanuel Macron exprime le désir d’ouvrir un débat sur la parentalité et l’égalité hommes-femmes, notant que 85% des familles monoparentales sont dirigées par des femmes. Bien que des efforts aient été faits pour améliorer les choses, comme la simplification des pensions alimentaires, il reconnaît que la situation reste difficile pour ces familles.
Il insiste sur le rôle crucial du père dans l’éducation de l’enfant et affirme qu’il doit participer pleinement à celle-ci, tout en soulignant l’importance d’une présence parentale équilibrée. Selon lui, un enfant privé de la présence de son père peut ressentir un sentiment d’abandon, ce qui peut affecter son développement affectif et éducatif.
Cette prise de position intervient dans un contexte marqué par des faits divers violents impliquant des mineurs, et fait suite aux émeutes survenues après la mort de Nahel, un jeune tué par un tir policier. Macron avait souligné que 60% de ces jeunes provenaient de familles monoparentales, mettant en lumière une réalité souvent négligée.
Pour ce qui concerne Gérard Depardieu
Le président a fait référence à ses précédentes déclarations fin décembre, où il avait exprimé son admiration pour l’acteur et critiqué ce qu’il qualifiait de « chasse à l’homme », soulignant que Depardieu « rend fier la France ». Dans cette interview, Emmanuel Macron clarifie sa position en affirmant qu’il n’a jamais pris la défense d’un agresseur au détriment des victimes, mais qu’il s’est exprimé sur Depardieu en raison de la controverse entourant des propos tenus dans un documentaire et la question de la Légion d’honneur. Il insiste sur son soutien aux principes fondamentaux, comme la présomption d’innocence, et souligne que c’est à la justice de trancher, ce qui est prévu pour octobre prochain.
Le président ajoute qu’il accorde un profond respect, une bienveillance et une grande confiance à la parole des femmes, et qu’il est ferme sur les questions de viols, de domination et de brutalité. Il réaffirme que sa priorité est la protection des victimes, y compris dans l’affaire Depardieu.
Emmanuel Macron explique également son utilisation de l’expression « chasse à l’homme », précisant qu’il l’emploie de manière non genrée et exprimant son aversion pour les procès médiatiques et la justice par les réseaux sociaux. Il critique une société qui cherche à détruire les gens en quelques jours pour ensuite les oublier, tandis qu’il se positionne en faveur du combat et de la résistance dans la lutte pour ses convictions.
Concernant le concept de « réarmement démographique »
Evoqué lors d’une conférence de presse à la mi-janvier, Emmanuel Macron a expliqué qu’il utilisait cette expression pour souligner l’importance d’une natalité dynamique dans le renforcement d’une nation. Bien que cette formulation ait suscité la controverse et des critiques, notamment de la part d’associations féministes, le président a insisté sur le fait qu’il s’agissait d’une métaphore visant à illustrer la nécessité pour une société de maintenir un niveau de fécondité élevé.
Il a également réaffirmé son soutien à la liberté des femmes à disposer de leur corps et a souligné qu’il ne devrait y avoir aucune culpabilisation pour celles qui choisissent de ne pas avoir d’enfants. Cependant, il a également souligné que les obstacles structurels dans la société ne devraient pas empêcher les femmes ou les familles qui le désirent d’avoir des enfants.
En ce qui concerne son plan de lutte contre l’infertilité, Macron a détaillé qu’il se concentrerait sur la prévention, les parcours de soins et la recherche. Il a annoncé qu’un bilan de fertilité serait proposé à tous autour de l’âge de 20 ans, remboursé par l’assurance maladie, afin d’établir un diagnostic complet, incluant des examens tels que le spectrogramme ou l’évaluation de la réserve ovarienne. De plus, des campagnes seraient organisées pour encourager l’autoconservation des ovocytes pour les femmes envisageant une maternité plus tardive.
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