Rassemblement National en tête au premier tour des législatives 2024

Confirmation de la vague RN. Le succès du Rassemblement National (RN) observé aux élections européennes se confirme lors du premier tour des législatives. Trois semaines après la dissolution surprise de l’Assemblée nationale par Emmanuel Macron, le RN et ses alliés se placent largement en tête, dimanche 30 juin, avec 34% des voix, selon les dernières estimations.

Alliance stratégique. Pour ce scrutin, le parti de Jordan Bardella, victorieux des élections du 9 juin, a formé une alliance avec une faction des Républicains menée par Eric Ciotti. Ensemble, ils ont réalisé un score impressionnant : le RN à lui seul a obtenu 30%, surpassant largement ses 18,68% du premier tour des législatives 2022. Eric Ciotti et ses partisans, alliés au RN dans environ soixante circonscriptions, ont récolté 4% des suffrages.

Nouveau Front Populaire. Le Nouveau Front Populaire (NFP), formé en urgence après les européennes, a obtenu 28,1% des voix, surpassant ainsi le score de la Nupes en 2022 (25,78%). Les candidats divers gauche, hors NFP, ont récolté 1,8%.

Recul significatif du camp présidentiel

Défaite pour Emmanuel Macron. Le camp présidentiel, avec 20,3%, subit une forte baisse par rapport aux législatives précédentes, où il avait obtenu 25,75% au premier tour. Cette majorité relative de 2022 semble désormais lointaine. Le second tour s’annonce difficile pour la coalition Ensemble pour la République (Renaissance-MoDem-Horizons).

Les Républicains en difficulté. Refusant une alliance avec le RN, les Républicains n’ont recueilli que 10,2% des suffrages, en baisse par rapport aux 13,62% de 2022. Le parti devra lutter pour conserver ses bastions.

Échec pour Reconquête. Le parti d’Éric Zemmour, Reconquête, a subi une lourde défaite avec seulement 0,6% des voix, bien moins que ses 4,24% en 2022.

Autres résultats. Les candidats d’extrême gauche ont obtenu 1,2% des voix, tandis que la droite souverainiste a recueilli 0,3%.

Le défi du front républicain

Négociations politiques. La campagne, lancée après la dissolution du 9 juin, a été marquée par de nombreuses négociations entre les forces politiques. La gauche s’est rapidement accordée sur un programme et des candidatures communes, avec un rééquilibrage en faveur du Parti socialiste. Les Républicains ont connu des tensions internes suite à la décision d’Éric Ciotti de s’allier avec le RN, une décision critiquée politiquement et juridiquement.

Division du camp présidentiel. La dissolution de l’Assemblée par Emmanuel Macron a créé des tensions au sein de la coalition présidentielle. De nombreux candidats ont pris leurs distances avec le président, et le camp présidentiel s’est divisé sur la stratégie à adopter face à un duel RN-NFP au second tour.

Projection et enjeux

Perspectives pour le second tour. Selon les dernières projections, le RN et ses alliés devraient former le premier bloc à l’Assemblée nationale après le second tour du 7 juillet, et pourraient s’approcher de la majorité absolue. Jordan Bardella a posé cette majorité comme condition pour devenir Premier ministre.

Appel au front républicain. Les candidats du Nouveau Front Populaire vont appeler le bloc centriste et ses électeurs au front républicain, une stratégie dont l’efficacité est de plus en plus contestée. De nombreux désistements pourraient survenir avant la date limite du dépôt des listes pour le second tour, ce qui implique de lire les projections de sièges avec prudence.