La direction de l’hôpital de Remiremont, situé dans les Vosges, a publiquement admis un “échec” à la suite d’un décès suspect survenu début octobre dans l’établissement. Cette reconnaissance a été faite lors d’une conférence de presse conjointe avec l’Agence régionale de santé (ARS) Grand Est

Le directeur général de l’hôpital, Dominique Cheveau, a exprimé son regret en qualifiant la situation de “totalement inédite” et en reconnaissant un “échec” de la part de l’établissement. Il a déclaré : “On peut considérer que nous n’avons pas accompli notre devoir.”

Le contexte du décès suspect Le décès suspect en question a eu lieu le 3 octobre au sein du service de chirurgie orthopédique et traumatique de l’hôpital, marqué par un “événement indésirable grave”. Il s’ajoute à cinq autres décès suspects dans le même service, qui avaient déjà conduit à l’ouverture d’une enquête médico-administrative par l’ARS Grand Est en janvier, à la suite de plaintes déposées par les familles des patients.

La première enquête s’est achevée en septembre, selon Virginie Cayré, directrice générale de l’ARS Grand Est, qui a également expliqué que la seconde enquête, ouverte après le dernier décès, a “confirmé les difficultés déjà identifiées dans les premiers rapports.”

Parmi les problèmes relevés figurent une “tenue médiocre des dossiers médicaux”, un suivi inadéquat des patients opérés par le chirurgien, des soucis au niveau du personnel médical, ainsi qu’un manque de supervision des internes par un tuteur. La directrice de l’ARS a souligné que “l’inspection a révélé des problèmes organisationnels.”

Délai de huit jours pour des améliorations L’ARS, tout en reconnaissant les efforts déjà entrepris par l’hôpital pour remédier à ces problèmes, a donné à l’établissement un délai de huit jours pour mettre en place toutes les conditions nécessaires pour garantir une prise en charge adéquate des patients. Elle assurera un suivi de la mise en œuvre de ses recommandations avant de décider de la reprise ou non des soins planifiés dans ce service.

Le directeur de l’hôpital, qui avait suspendu l’ensemble des soins chirurgicaux programmés le 4 octobre, annoncera sa décision concernant la réouverture des autres services de chirurgie aux soins programmés le jeudi.

Au total, une douzaine de plaintes ont été déposées par des proches ou des familles de patients de l’hôpital, dont plusieurs après des décès suspects.