Quelles conséquences attendre ce mardi de la grève de la fonction publique, enseignants et infirmiers… ?

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Huit syndicats du secteur ont conjointement lancé un appel à l’arrêt de travail pour les 5,7 millions d’agents, revendiquant notamment des améliorations salariales

Est-ce un avertissement avant les Jeux olympiques ? Huit syndicats représentant les 5,7 millions d’agents de la fonction publique ont appelé à une mobilisation le mardi 19 mars, afin de revendiquer notamment de meilleures rémunérations. Cette journée de grève, annoncée dès le 24 février par la CGT, la CFDT, la CFE-CGC, la Fédération Autonome, Force ouvrière, l’UNSA, Solidaires et le Snes-FSU, se déroulera à l’échelle nationale, touchant la fonction publique d’État, territoriale et hospitalière. Une manifestation nationale est prévue à Paris, tandis que des rassemblements auront lieu dans d’autres départements. H24 MEDIA vous décrypte les raisons derrière ce mouvement social.

Grève dans l’éducation nationale : les syndicats dénoncent l’annulation de crédits et prévoient une forte mobilisation

Les syndicats expriment leur vive préoccupation face à l’annulation de 700 millions d’euros de crédits dans le budget de l’Éducation nationale, une décision prise par le gouvernement dans le cadre du budget 2024. Bien que la ministre Nicole Belloubet ait affirmé qu’il n’y aurait pas de « suppressions d’emplois », les syndicats réclament des moyens supplémentaires en termes de postes pour réduire le nombre d’élèves par classe, garantir les remplacements et assurer un enseignement spécialisé lorsque nécessaire.

Sophie Binet prévoit une forte mobilisation lors de la grève dans l’Éducation nationale mardi, témoignant d’un fort mécontentement au sein de l’école. Le Snes-FSU a publié une carte recensant plus de 120 manifestations prévues à travers la France pour cette journée de mobilisation, avec un départ prévu à 14 heures du jardin du Luxembourg à Paris.

Lors de la journée de grève du 1er février dans l’Éducation nationale, un taux moyen d’enseignants grévistes de 20,26% a été enregistré, selon les données du ministère de l’Éducation. Les syndicats ont avancé des taux de grévistes de 40% dans le premier degré et 47% dans les collèges et lycées. Une semaine plus tard, le 6 février, une autre grève a été suivie principalement dans les collèges, avec une participation de 9,52% des professeurs selon l’Éducation nationale, mais le Snes-FSU a avancé un chiffre de 40% de grévistes.

Syndicats déçus par les propositions du gouvernement malgré les annonces de prime pour les agents mobilisés aux jeux olympiques

Malgré les efforts du gouvernement pour apaiser la situation ces dernières semaines, les syndicats restent sceptiques. Stanislas Guérini, ministre de la Fonction publique, a fait des promesses sur franceinfo samedi dernier, annonçant des primes pouvant atteindre 500, 1 000, voire 1 500 euros pour tous les agents de la fonction publique mobilisés pendant les Jeux olympiques et paralympiques. Il a également assuré que 10 000 chèques emploi-service universels seraient distribués aux fonctionnaires mobilisés pour la garde de leurs enfants, avec une aide financière pouvant aller jusqu’à 200 euros par enfant en général, et 350 euros par enfant pour les familles monoparentales.

Cependant, ces annonces n’ont pas encore réussi à convaincre les syndicats. Solidaires-FP a réclamé sur les réseaux sociaux « le même niveau de primes pour tous les agents concernés et une harmonisation vers le haut à 1 900 euros », équivalent à ce qui a été promis aux policiers et gendarmes mobilisés. Sophie Binet a critiqué sur France Inter la « totale impréparation » du gouvernement concernant toutes les questions sociales liées aux Jeux, ajoutant que les réponses fournies jusqu’à présent étaient loin d’être satisfaisantes.

Stanislas Guérini maintient son opposition à une augmentation générale des salaires des fonctionnaires en 2024. Le ministère de la Fonction publique a communiqué jeudi des chiffres indiquant que le gouvernement avait dépensé 13,8 milliards d’euros en mesures salariales depuis 2022 au profit des agents publics. Pour 2024, le ministère prévoit des dépenses supplémentaires de « 5 à 6 milliards d’euros » en raison des mesures salariales prises ces dernières années. Ces chiffres ont été présentés lors d’une réunion à Bercy avec les syndicats jeudi dernier, mais la réunion a été écourtée après une déclaration commune demandant un examen « objectif » de l’évolution des salaires. Les organisations syndicales présentes ont quitté la réunion, dénonçant dans un communiqué le caractère « partiel » des éléments présentés.

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