Cyberharcèlement : Quatre hommes jugés après une plainte de Brigitte Macron
Le 12 décembre 2024, le parquet de Paris a annoncé qu’un procès se tiendra le 10 juillet 2025 au tribunal correctionnel de Paris. Quatre hommes devront répondre d’accusations de cyberharcèlement sexiste à l’encontre de Brigitte Macron, suite à une plainte déposée par la Première dame en août.
Les faits reprochés concernent des propos malveillants liés au genre, à la sexualité de Brigitte Macron, ainsi qu’à la différence d’âge avec son époux Emmanuel Macron. Ces attaques, selon le ministère public, empruntaient un angle assimilant ces différences à des accusations infondées de pédophilie.
Parmi les mis en cause figure Aurélien Poirson-Atlan, un publicitaire connu sous le pseudonyme « Zoé Sagan » sur les réseaux sociaux. Déjà sujet de multiples plaintes, il est régulièrement associé aux cercles complotistes. Les trois autres accusés sont Jean-Luc M. (né en 1960, résidant en Saône-et-Loire), Bertrand S. (né en 1969, habitant Paris) et Jean-Christophe D. (né en 1971, domicilié en Seine-et-Marne).
L’enquête, confiée à la Brigade de répression de la délinquance aux personnes (BRDP), a également révélé que certains messages à l’origine de cette affaire relaient une intox persistante depuis 2017. Cette rumeur prétend, sans aucun fondement, que Brigitte Macron serait née homme et aurait adopté une nouvelle identité après un changement de sexe.
Une intox virale déjà sanctionnée
Cette rumeur, amplifiée sur les réseaux sociaux, avait connu une résurgence après une vidéo diffusée sur YouTube en 2021, devenant virale en France et à l’étranger. Aux États-Unis, elle a même été exploitée par certains cercles d’extrême droite en pleine campagne présidentielle.
En septembre 2024, deux femmes ayant participé à la diffusion de cette intox ont été condamnées pour diffamation publique. L’une d’elles était à l’origine de l’entretien viral, tandis que l’autre avait contribué à sa diffusion. Ces condamnations marquent un précédent dans la lutte contre la propagation de fausses informations et le cyberharcèlement.
Réactions et perspectives
Les avocats des accusés, notamment Me Juan Branco représentant Aurélien Poirson-Atlan, dénoncent une instrumentalisation politique du dossier et critiquent les placements en garde à vue. Malgré ces contestations, ce procès met en lumière les enjeux de lutte contre les discours malveillants et le harcèlement en ligne, qui visent particulièrement les personnalités publiques.
Brigitte Macron, souvent victime d’attaques injustifiées et sexistes, s’affirme à travers cette démarche judiciaire comme une figure engagée dans la dénonciation du cyberharcèlement et de ses dérives.