Procès du RN sur les faux assistants parlementaires : décryptage complet avant l’ouverture ce lundi

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Procès des assistants parlementaires du RN : le point sur l’affaire

Dès ce lundi, le tribunal correctionnel de Paris ouvre le procès de 27 personnalités, dont Marine Le Pen, dans le cadre de l’affaire des assistants parlementaires du Rassemblement National (RN). Ce dossier, qui touche de nombreux cadres du parti, est marqué par des accusations de détournement de fonds européens via des emplois fictifs. L’audience se déroulera jusqu’au 27 novembre.

Les accusés : une majorité de figures emblématiques du RN

Parmi les prévenus, on retrouve plusieurs visages bien connus du Rassemblement National : Marine Le Pen, Louis Aliot, Bruno Gollnisch, et même Jean-Marie Le Pen. Tous sont accusés d’avoir participé, directement ou indirectement, à un système visant à détourner les fonds alloués par le Parlement européen pour rémunérer des assistants parlementaires. En réalité, ces employés œuvraient principalement pour le parti en France.

Ce sont, au total, 27 personnes, dont 14 anciens assistants parlementaires, qui sont jugées pour “détournement de fonds publics” et “complicité de détournement de fonds”. Si elles sont reconnues coupables, elles encourent jusqu’à 10 ans de prison et 5 ans d’inéligibilité.

Des soupçons qui remontent à 2015

L’affaire a éclaté en 2015 lorsqu’un signalement anonyme a été envoyé à la justice française. À la suite de cette alerte, les premières investigations ont révélé que de nombreux assistants parlementaires du RN, censés travailler à Strasbourg ou Bruxelles, exerçaient en réalité des fonctions pour le parti en France. D’après l’enquête, ce stratagème aurait permis de détourner près de 3 millions d’euros entre 2004 et 2016.

Un exemple marquant : une assistante payée sur le budget européen de Marine Le Pen passait la majorité de son temps à Nanterre, au siège du parti, selon les relevés de pointage. De plus, une autre salariée, officiellement embauchée comme assistante parlementaire, n’était en fait que la secrétaire particulière de Jean-Marie Le Pen.

Marine Le Pen au cœur du système ?

Marine Le Pen, députée européenne de 2004 à 2017, est au centre de cette affaire. Mise en examen en juin 2017, elle est accusée d’avoir mis en place ce système de financement parallèle. Selon les juges, l’actuelle présidente du RN ne pouvait ignorer le mécanisme frauduleux, et en serait même l’instigatrice.

Un e-mail daté de 2014, retrouvé lors d’une perquisition au siège du parti, étaye ces soupçons. Dans ce message, le trésorier de l’époque alerte Marine Le Pen : “Dans les années à venir, nous ne nous en sortirons que si nous faisons des économies importantes grâce au Parlement européen et si nous obtenons des reversements supplémentaires”. Certains témoignages confirment que Marine Le Pen aurait conseillé aux eurodéputés de n’embaucher qu’un seul assistant parlementaire, le reste du budget étant destiné au parti.

Quelle défense pour le RN ?

Le Rassemblement National, qui dénonce une procédure “injuste”, clame son innocence. “Nous n’avons commis aucune infraction”, assure Marine Le Pen. Le parti affirme que les députés et leurs assistants ne sont pas les employés du Parlement européen, mais bien ceux du RN. “Les collaborateurs étaient embauchés par les députés dans le cadre d’un contrat de droit privé”, souligne Alexandre Varaut, député européen.

Le RN se défend également en invoquant la légitimité d’employer des militants et sympathisants du parti. Pour Alexandre Varaut, “certains députés estimaient qu’il était de leur devoir de ne pas se limiter au travail législatif, mais aussi d’être actifs sur le terrain en France”.

Le procès d’un parti ou d’un système ?

Ce procès est un test majeur pour le RN, alors que Marine Le Pen tente de renforcer son image en vue des prochaines échéances électorales. Au-delà des accusations, il soulève la question de l’organisation interne du parti et de son rapport aux fonds publics. La présence de personnalités telles que Jean-Marie Le Pen, Bruno Gollnisch et Louis Aliot montre que ce système, s’il est avéré, était bien plus qu’un cas isolé.

Accusations de fraude au RN : le parti contre-attaque et dénonce une tentative de déstabilisation

Le Rassemblement National, par la voix de ses représentants, dénonce ce qu’il qualifie de “grossière tentative de déstabilisation” face aux accusations portées contre le parti et plusieurs de ses membres, dans le cadre de l’affaire des emplois fictifs au Parlement européen. Jordan Bardella, actuel président du RN, est particulièrement visé par des documents controversés, mettant en doute la légitimité de son emploi étudiant.

Un faux selon le RN : Jordan Bardella se défend

Alexandre Varaut, ex-avocat du RN et aujourd’hui porte-parole dans cette affaire, a pris la défense de Bardella, affirmant à Mediapart que “l’agenda présenté est un faux”. Il assure que le président du RN n’a jamais rédigé ces annotations, même s’il reconnaît que l’écriture semble similaire. “Jordan a vu ces documents, cela ressemble à son écriture, mais ce n’est pas la sienne,” insiste Varaut.

Pourtant, les révélations de Libération viennent contredire cette version. Le quotidien assure avoir soumis ces documents à une “analyse graphologique professionnelle”, qui a conclu à une très forte probabilité que l’écriture soit bien celle de Bardella. Face à ces conclusions, le parti continue de réfuter toute irrégularité et d’exprimer ses doutes sur la véracité de ces preuves.

Le RN justifie l’emploi de Jordan Bardella

Dans un communiqué publié au début du mois de septembre, le Rassemblement National rappelle les circonstances de l’emploi de Bardella, alors qu’il était encore étudiant. Le parti explique qu’il a été recruté à mi-temps, du 16 février au 30 juin 2015, pour un salaire de 1 200 euros net par mois. Selon le RN, il a effectué ce travail “en totale conformité avec le règlement du Parlement européen et la législation française”.

Le communiqué précise également que ni Jean-François Jalkh, ancien député européen, ni l’Olaf (Office européen de lutte anti-fraude), ni la justice française “n’ont trouvé d’éléments justifiant une infraction” après l’analyse de son cas. Le RN souligne ainsi que “personne ne sera dupe de cette tentative de déstabilisation grossière” en amont de l’ouverture du procès.

Quel avenir pour cette nouvelle piste ?

Reste à savoir si le Parquet de Paris décidera de se saisir de ces nouveaux éléments, ouvrant ainsi une enquête préliminaire ou une procédure incidente. Pour le moment, le parquet a confirmé à franceinfo ne pas avoir été saisi de cette affaire spécifique.

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