Cette « marche blanche de solidarité » a été mise en place par un collectif de femmes ayant subi des violences, en collaboration avec l’association vauclusienne Isofaculté
Une marche de solidarité à Mazan pour Gisèle Pelicot
Des centaines de personnes, parmi lesquelles des femmes ayant subi des violences, se sont rassemblées à Mazan pour apporter leur soutien à Gisèle Pelicot. Cette dernière a été droguée par son mari et a subi des viols à son domicile, perpétrés par de nombreux hommes dans cette commune du Vaucluse.
Samedi 5 octobre, plus de 250 participants, roses blanches à la main et entourés de chevaux, ont marché « à visage découvert » et dans le silence, exprimant leur solidarité envers Gisèle Pelicot.
C’est ici, à Mazan, que cette septuagénaire a été victime, pendant des années, de violences inqualifiables. Elle a été droguée avec des anxiolytiques et violée par son époux, qui recrutait des inconnus sur Internet pour commettre ces actes. Les faits, qui ont conduit à un procès à la cour criminelle d’Avignon, ont débuté le 2 septembre.
Un message de résilience
Les femmes qui ont ouvert la marche ont toutes connu des expériences traumatisantes et s’engagent dans un processus de reconstruction à travers l’équithérapie, grâce à l’association Isofaculté, à l’origine de cette initiative.
« Le message principal est un soutien inconditionnel à Gisèle Pelicot », déclare Daniel Sylvestre, président de l’association. Les participantes souhaitent également exprimer leur solidarité et avoir l’opportunité de prendre la parole pour partager leur vécu.
Catherine Borel, 69 ans, a confié à l’AFP : « C’est ma première manifestation, mais je trouve cela normal de me battre pour une femme et pour mon histoire. » Elle évoque son propre parcours, marqué par des violences qu’elle n’a pas pu faire entendre il y a trente ans.
Un Procès Éprouvant
Josiane Dolce, 73 ans, qui a fait le déplacement depuis Carpentras, partage son ressenti sur ce procès sans précédent, qui implique 51 accusés. « Ce n’est pas le procès de tous les hommes, mais celui de certains hommes », souligne-t-elle, en exprimant sa peur de voir des vidéos lors des audiences, qu’elle juge difficile à supporter.
D’autres, comme une jeune femme au visage sérieux portant une pancarte « Les victimes sont broyées par la justice », témoignent également de leur combat personnel. Victime de viol et de tentative de meurtre, elle a dû se battre sans relâche pour faire valoir ses droits.
Marion, une autre participante, explique : « Je suis là parce que je suis une femme, mère et grand-mère. Mon soutien va à Gisèle et à toutes les autres femmes. »