Procès de Mehdi Nemmouche : un discours glaçant avant le verdict

Ce vendredi 21 mars, au dernier jour de son procès devant la cour d’assises spéciale de Paris, Mehdi Nemmouche a pris la parole une dernière fois. Accusé d’avoir été un geôlier de journalistes français pour Daesh en Syrie en 2013, il a réaffirmé son absence de regrets.

« Je ne regrette pas un jour, pas une heure, pas un acte », a-t-il déclaré, assumant pleinement son passé jihadiste. « Oui, j’ai été un terroriste et je ne m’en excuserai jamais », a-t-il ajouté avec défiance.

Un discours qui a vivement fait réagir les parties civiles. Nicolas Hénin, ancien otage, y a vu « un appel au jihad », dénonçant une tentative d’incitation à de nouveaux actes terroristes.

Une ligne de défense inchangée

Depuis l’ouverture du procès le 17 février, Mehdi Nemmouche nie avoir détenu des otages, affirmant n’avoir été qu’un « soldat sur le front » contre le régime syrien. Pourtant, le parquet antiterroriste le décrit comme « l’un des jihadistes les plus cruels de ces dernières années » et a requis la perpétuité assortie de 22 ans de sûreté.

Lors de sa déclaration finale, l’accusé de 39 ans a multiplié les références à des figures historiques comme Staline, Roosevelt ou Poutine, et s’en est violemment pris à l’Occident. « Daech, à côté, c’est un petit joueur », a-t-il lancé, avant d’affirmer que « c’est par le terrorisme que le peuple syrien s’est libéré de la dictature ».

Un verdict attendu dans la soirée

Malgré ses provocations, Mehdi Nemmouche reste fidèle à sa ligne de défense et cherche à marquer les esprits. Mais pour les parties civiles, l’enjeu dépasse ce procès : « Son objectif est de se faire une place au panthéon du jihad. Le mien sera de détruire son image et son discours », a affirmé Nicolas Hénin.

La cour s’est retirée pour délibérer. Le verdict est attendu en fin de journée, « pas avant 18 heures ».