Procès de Gérard Depardieu : 18 mois de prison avec sursis requis pour agressions sexuelles

Gérard Depardieu, 76 ans, comparaît depuis lundi devant le tribunal judiciaire de Paris pour des agressions sexuelles présumées sur deux femmes, Amélie et Sarah, lors du tournage du film Les Volets verts en 2021. Ce jeudi 27 mars, le parquet a requis une peine de 18 mois de prison avec sursis probatoire de trois ans, ainsi qu’une amende de 20 000 euros. Il demande également une obligation de soins psychologiques et l’inscription de l’acteur au fichier des auteurs d’infractions sexuelles.

Un procès sous tension et des accusations maintenues

Dès l’ouverture des audiences, la tension était palpable. Selon le procureur, “on peut tout reprocher aux uns et aux autres, mais on a ici des victimes qui maintiennent leurs dires, un accusé qui change de version et trois témoins visuels d’actes déplacés sur Amélie au moment crucial, ce qui constitue incontestablement une agression sexuelle”.

Face à ces accusations, Gérard Depardieu a nié les faits tout au long du procès, livrant parfois des réponses hésitantes, voire contradictoires. Il a notamment déclaré ne pas connaître la définition légale d’une agression sexuelle et a affirmé : “Je n’ai pas pratiqué une agression sexuelle. Une agression sexuelle, c’est plus grave que ce qu’elle dit.”

Des débats houleux entre la défense et les parties civiles

La défense, menée par Me Jérémie Assous, a vivement critiqué la procédure, dénonçant un dossier sans preuves tangibles et affirmant avoir “assisté à du vent, de grandes généralités, aucune précision”. L’avocat a également attaqué les avocates des parties civiles en les qualifiant “d’hystériques”, alimentant davantage les tensions au sein du tribunal.

En réponse, Me Claude Vincent, avocate de Sarah, a dénoncé une défense agressive et une “apologie du sexisme” tout au long du procès. Selon elle, cette affaire illustre qu’”on ne peut pas séparer l’homme de l’artiste. Il est Gérard Depardieu et il est misogyne !”

Des prises de position polémiques de l’acteur

Lors des audiences, l’acteur s’est également illustré par des déclarations controversées. Il a notamment critiqué le mouvement #MeToo, affirmant qu’il allait “devenir une terreur”, et s’en est pris aux féministes : “À chaque fois que j’essayais de chanter, j’avais une vingtaine de folles avec des pancartes”, a-t-il déclaré à la cour.

Le tribunal correctionnel rendra son verdict dans les prochaines semaines. Gérard Depardieu encourt jusqu’à cinq ans de prison et 75 000 euros d’amende.