Présidentielle au Sénégal : Report sine die du scrutin fixé au 25 février par le président Macky Sall

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À quelques heures du début de la campagne électorale pour le scrutin prévu le 25 février, le président sénégalais s’est exprimé devant la nation

Le président sénégalais, Macky Sall, a annoncé le samedi 3 février l’abrogation de son décret fixant la date de l’élection présidentielle au 25 février prochain. Cette décision intervient suite à la mise en place d’une commission parlementaire enquêtant sur deux juges du Conseil constitutionnel, dont l’intégrité dans le processus électoral est contestée.

Sa déclaration est intervenue quelques heures avant le début prévu de la campagne électorale pour le scrutin. Vingt candidats étaient en lice. “J’engagerai un dialogue national ouvert, afin de réunir les conditions d’une élection libre, transparente et inclusive”, a déclaré le chef d’État lors de son allocution à la nation, sans fournir de nouvelle date pour l’élection.

C’est la première fois depuis 1963 qu’une élection présidentielle au suffrage universel direct est reportée au Sénégal. Le chef de l’État avait initialement fixé le scrutin présidentiel au 25 février dans un décret publié fin novembre. Un mois plus tard, il avait réaffirmé qu’il céderait le pouvoir au président élu début avril, une promesse réitérée à plusieurs reprises.

Exclusion de ténors de l’opposition

Macky Sall, au pouvoir depuis 2012 et réélu en 2019 pour un second mandat de cinq ans, avait déclaré l’été dernier qu’il ne briguerait pas un nouveau mandat. Il avait alors désigné le Premier ministre Amadou Bâ comme son successeur potentiel, membre du parti présidentiel.

Ce report du scrutin survient dans un contexte de tension entre l’Assemblée nationale et le Conseil constitutionnel, qui a validé en janvier vingt candidatures pour la présidentielle – un record, mais a exclu des dizaines d’autres prétendants. Parmi les exclus, deux ténors de l’opposition : Ousmane Sonko, en détention depuis juillet notamment pour incitation à l’insurrection, et Karim Wade, ministre et fils de l’ancien président Abdoulaye Wade.

Après la publication de la liste définitive des candidats, les partisans de Karim Wade ont demandé la création d’une commission d’enquête parlementaire sur l’intégrité de deux juges du Conseil constitutionnel. L’Assemblée nationale a approuvé le 31 janvier la formation de cette commission, après des débats houleux, avec un grand nombre de membres du camp présidentiel votant en sa faveur. Certains adversaires du président sortant ont émis des soupçons quant à un possible plan visant à repousser la présidentielle, craignant que le pouvoir ne veuille l’éviter.

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