Fraîchement réinvesti pour son cinquième mandat à la tête de la fédération de Russie, le président Vladimir Poutine a honoré les soldats soviétiques tombés lors de la Seconde Guerre mondiale, une prise de parole scrutée de près comme à son habitude

Lors de son discours sur la place Rouge pour la parade militaire du 9 mai, alors que les tensions liées au conflit en Ukraine étaient palpables, Poutine a souligné que les forces nucléaires stratégiques de la Russie étaient toujours prêtes à agir.

« La Russie fera tout son possible pour éviter un affrontement mondial. Cependant, nous ne tolérerons pas les menaces. Nos forces nucléaires stratégiques restent en alerte », a-t-il affirmé. La parade a vu la participation de plus de 9 000 militaires, selon les médias russes, ainsi que des véhicules blindés, des lanceurs de missiles et des avions.

Dans un contexte de rupture croissante avec l’Occident, Poutine a récemment ordonné des exercices nucléaires tactiques impliquant des troupes déployées près de l’Ukraine, en réponse à ce qu’il considère comme des « menaces » occidentales contre la Russie.

Jeudi, il a accusé l’Occident de vouloir « oublier les leçons » de la Seconde Guerre mondiale et a réaffirmé le rejet par Moscou de toute prétention à l’exclusivité de la part de tout gouvernement ou alliance. Il a également souligné, comme lors de son discours d’investiture cette semaine, que la Russie traverse une « période difficile » alors qu’elle est engagée dans un conflit avec l’Ukraine.

Vladimir Poutine, 71 ans, présente le conflit contre Kiev comme une lutte existentielle et promet régulièrement la « victoire » à ses concitoyens dans leur combat contre un gouvernement ukrainien qu’il qualifie de « néo-nazi ». En mobilisant la mémoire de la Seconde Guerre mondiale, qui a coûté la vie à 27 millions de Soviétiques, Poutine cherche à se présenter comme l’héritier de la puissance de l’URSS et à légitimer son propre pouvoir.