Plan de paix proposé par la Chine

Le plan de paix proposé par la Chine concernant la guerre en l’Ukraine et la Russie rend les occidentaux dubitatifs et suscite de nombreuses critiques

Kiev semble vouloir entamer des pourparlers pour la paix en Ukraine. Et pour « parvenir » à ses fins, Kiev estime qu’il est « obligatoire » d' »écouter » la Chine dans l’éventualité d’un traité.
 
Mais pour autant les occidentaux ne semblent pas vouloir adhérer à « ce plan de paix » que la chine a présenté dans la nuit de jeudi à vendredi. Qui, selon eux, est le moyen à court terme pour solutionner le conflit qui dure depuis bientôt un an entre Kiev et Moscou. Le moins que l’on puisse dire c’est qu’entre occidentaux, c’était plutôt la sourde oreille. Et notamment les plus proches partenaires de Kiev.
 
Le programme de paix prévoit 12 points fondamentaux que Pékin a largement détaillé. En tout premier lieu Pékin insiste sur le fait que chacun doit respecter « la souveraineté de tous les pays », s’oppose presque ouvertement à « l’expansion ou le renforcement de blocs militaires » et surtout s’insurge contre « les sanctions unilatérales ». 
 
Alors que la Chine n’a jamais vraiment prit officiellement position dans l’invasion lancé par Vladimir Poutine en date du 24 février 2022, donnant l’impression de rester en retrait, celle-ci essaye de montrer un nouveau visage dans le conflit. La Chine a également tenu à rappeler que tous recours à l’arme nucléaire était à exclure et d’aucune façon l’envisager. 
 
Après lecture de ce plan, la Russie a tenu à « remercier » la Chine pour sa contribution à un éventuel traité de paix. Mais les russes se sont fait fort de rappeler qu’il est indispensable de reconnaître l’annexion russe de quatre régions ukrainiennes conquises et revendiquées par Moscou. « Nous partageons les considérations de Pékin », a souligné le ministère russe des Affaires étrangères dans un communiqué.
 

La volonté de Volodymyr Zelensky et que la Chine doit être un acteur majeur du départ de la Russie du territoire ukrainien.

Dans un discours que l’on peut qualifier de pondéré,  au cours duquel il a tenu à rappeler la « nécessité » de « travailler » avec la Chine avec comme objectif : la résolution du conflit.
 
« Ce document semble reprendre les fondamentaux d’une paix durable avec l’intégrité territoriale de l’Ukraine, mais aussi un volet sur la sécurité », a officiellement dit le dirigeant ukrainien, alors qu’il s’exprimait lors d’une conférence de presse. Il souhaite également rencontré son homologue chinois  Xi Jinping.
 
Reste que les États-Unis, en leur qualité de principaux alliés occidentaux, ce sont montrés plus critiques envers le « plan chinois ». Ainsi le plan chinois « aurait pu s’arrêter au premier point, le respect de la souveraineté de toutes les nations », a bien entendu suggéré le conseiller à la sécurité nationale de la Maison Blanche, Jake Sullivan.
 
Mais c’était sans compter sur Joe Biden qui c’est montré beaucoup plus tranché dans sa position.
Selon lui ce plan « ne profiterait à personne d’autre qu’à la Russie ». « Si [Vladimir] Poutine l’applaudit, comment pourrait-il être bon? », s’est interrogé le président américain dans une interview à la chaîne ABC News.
 
« Comment Pékin pourrait-il avoir une once de crédibilité » concernant la situation en Ukraine a tenu à rappeler le secrétaire général de l’Otan Jens Stoltenberg. Il a tenu aussi à souligner que Pékin « n’a jamais condamné l’invasion illégale de l’Ukraine ». De même que quelques jours avant l’invasion, un accord de partenariat illimité a été signé entre la Russie et la Chine.
 
Quant au chef de la diplomatie européenne, Joseph Borrell il a émit quelques réserves mais c’est montré ouvert à quelques propositions. Celles notamment qui portent sur l’utilisation des armes nucléaires, les échanges de prisonniers… plaçant ainsi la Chine au cœur des débats. Et si l’on considère que la Chine entretien de bonnes relation avec la Russie, il va de fait qu’il serait préjudiciable de ne pas les « inclure » dans d’éventuels pourparlers.
 
« Pour être un plan, il devrait être rendu opérationnel (…) Un plan de paix n’est pas une liste de considérations, c’est quelque chose que l’on peut appliquer » et qui dit « comment l’appliquer ». « De mon point de vue, pour être crédible, les Chinois devraient aussi aller à Kiev », pour constater ce qui se passe sur le terrain et se faire un avis sans doute plus crédible.
 
Mais le fond du « débat » reste bien entendu la légitimité territoriale.

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