Évacuation sous tension de la Gaîté Lyrique, occupée par de jeunes migrants

L’évacuation de la Gaîté Lyrique, occupée depuis le 10 décembre par des centaines de jeunes migrants, a eu lieu ce mardi 18 mars à l’aube. L’intervention des forces de l’ordre a débuté peu avant 6 heures du matin, dans un climat tendu, face à des militants venus soutenir les occupants.

Une opération sous haute tension

Dès 5 heures, policiers et gendarmes ont mis en place un dispositif de sécurité autour du théâtre. Peu avant 6 heures, ils ont forcé les cordons de manifestants et pénétré dans le bâtiment vers 6h15. Des échauffourées ont éclaté, conduisant à l’usage de gaz lacrymogène. Selon des témoins, un jeune homme a été blessé.

Si certains élus et collectifs dénoncent une intervention violente, une journaliste de H24 MEDIA sur place a rapporté que l’évacuation des migrants s’est finalement déroulée sans affrontement majeur, ceux-ci quittant les lieux avec leurs affaires.

Un contexte de tensions politiques

L’évacuation faisait suite à un arrêté du préfet de police Laurent Nuñez, qui invoquait un “trouble à l’ordre public”. Le tribunal administratif avait ordonné en février que le théâtre, propriété de la ville de Paris, soit évacué sous un mois.

La majorité des jeunes migrants refusent les solutions d’hébergement proposées, notamment hors de Paris, à Rouen, préférant rester dans la capitale pour faire examiner leur situation administrative. Selon une source proche du dossier, ils seraient encouragés en ce sens par les élus et associations présentes.

La députée Danielle Simonnet a dénoncé “une intervention extrêmement violente”, tandis que le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a justifié l’opération, affirmant que “lorsqu’un lieu est occupé illégalement et que le désordre public existe, il faut y mettre fin”.

La veille, plusieurs dizaines de manifestants s’étaient rassemblés devant la Gaîté Lyrique pour protester contre l’évacuation imminente. Malgré les tensions, l’opération s’est achevée vers 8h30.