Paris : cinq lieux emblématiques de la communauté juive ciblés par des jets de peinture verte

Dans la nuit du vendredi 30 au samedi 31 mai, plusieurs sites fréquentés par la communauté juive de Paris ont été victimes d’actes de vandalisme. Cinq établissements, dont trois synagogues, le Mémorial de la Shoah et un restaurant, ont été aspergés de peinture verte dans les 4e et 20e arrondissements. Ces dégradations ont été découvertes tôt samedi matin par une patrouille de police.

Un acte symbolique aux répercussions lourdes

Selon les images de vidéosurveillance analysées par les enquêteurs, un homme vêtu de noir a été filmé vers 4h35 en train de projeter de la peinture sur plusieurs façades, notamment celle du Mémorial de la Shoah et de la synagogue des Tournelles. Un pot de peinture entamé a également été retrouvé sur place. Aucun message ou inscription n’a accompagné ces jets, laissant planer le doute sur la nature exacte de ce geste.

Le parquet de Paris a immédiatement ouvert une enquête pour « dégradations commises en raison de la religion », confiée à la Sûreté territoriale. Les autorités restent prudentes quant à l’identité et aux motivations précises de l’auteur, même si le contexte actuel de montée des tensions antisémites dans le pays inquiète.

Réactions politiques et appel à la vigilance

La classe politique française a unanimement condamné ces actes. Anne Hidalgo, maire de Paris, a dénoncé « avec la plus grande force ces intimidations » et assuré qu’une plainte serait déposée. Le maire de Paris Centre, Ariel Weil, a souligné la gravité symbolique de ces dégradations, rappelant que « la violence symbolique finit toujours par déboucher sur de la violence physique ». Il a également rappelé les précédents récents, notamment l’affaire des « mains rouges » peintes sur le Mémorial en mai 2024, acte attribué à une tentative de déstabilisation étrangère.

Le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, a exprimé son « immense dégoût » face à ces « actes odieux » visant la communauté juive. Aurore Bergé, ministre chargée de l’Égalité et de la lutte contre les discriminations, a assuré que tout serait mis en œuvre pour identifier les coupables.

De son côté, le président du Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif), Yonathan Arfi, a évoqué « beaucoup de tristesse et d’indignation », insistant sur le fait que ces attaques alimentent le sentiment de stigmatisation et de blessure au sein des Juifs de France.