Pape François (1936 – 2025) : Les grandes étapes d’une vie au service des autres

Le pape François, né Jorge Mario Bergoglio, s’est éteint ce lundi 21 avril 2025 à l’âge de 88 ans. Premier pape originaire d’Amérique latine et premier jésuite à accéder au trône de Saint-Pierre, il aura profondément marqué l’Église catholique par sa simplicité, son engagement social et sa volonté de réforme. Retour sur les moments-clés d’un destin hors du commun.

1936 – Une naissance à Buenos Aires

Jorge Mario Bergoglio voit le jour le 17 décembre 1936 dans un quartier populaire de Buenos Aires, capitale de l’Argentine. Il est l’aîné de cinq enfants. Ses parents, d’origine italienne, sont issus de l’immigration modeste et catholique. Très tôt, il apprend la valeur du travail, de l’humilité et de la solidarité.

1957 – Une vocation née dans la maladie

Alors qu’il est atteint d’une grave infection pulmonaire nécessitant l’ablation partielle d’un poumon, le jeune Jorge vit une expérience spirituelle déterminante. À 21 ans, il entre au séminaire des jésuites, ordre réputé pour sa rigueur intellectuelle et son engagement social.

1969 – Ordination sacerdotale

Il est ordonné prêtre le 13 décembre 1969, après avoir étudié la philosophie, la théologie et enseigné la littérature. Il se distingue rapidement par sa proximité avec les plus pauvres et un style de vie austère. Il refuse tout confort, se déplace en bus et partage la vie des quartiers défavorisés.

1992 – Évêque auxiliaire de Buenos Aires

Nommé évêque auxiliaire, puis archevêque de Buenos Aires en 1998, Bergoglio s’illustre par sa simplicité. Il refuse de résider dans le palais épiscopal, préférant un modeste appartement. Il cuisine lui-même ses repas et plaide pour une Église “pauvre pour les pauvres”.

2001 – Création au cardinalat par Jean-Paul II

Le 21 février 2001, le pape Jean-Paul II le crée cardinal. Il participe alors activement aux travaux du Vatican, tout en restant fidèle à sa ligne pastorale tournée vers les exclus. Il gagne en influence sans jamais chercher la lumière.

2013 – Élection au trône de Saint-Pierre

Le 13 mars 2013, contre toute attente, le conclave l’élit pape à la suite de la démission de Benoît XVI – une première depuis des siècles. Il choisit le nom de François, en référence à saint François d’Assise, symbole de pauvreté, de paix et d’attention à la Création. Dès ses premiers mots, il touche le monde par son humilité :

“Les cardinaux sont allés me chercher presque au bout du monde.”

2013-2025 – Un pontificat réformateur et engagé

Pendant douze années, le pape François s’attelle à moderniser l’Église, sans renier sa tradition.
Parmi les grands axes de son pontificat :

• Une Église tournée vers les périphéries : défense constante des migrants, des pauvres et des exclus.

• Une voix forte pour la planète : publication en 2015 de l’encyclique Laudato si’, appel vibrant à la protection de l’environnement.

• Une posture d’écoute : sur les questions de sexualité, de famille ou d’homosexualité, il adopte un ton de miséricorde, tout en maintenant la doctrine.

• Des réformes internes : efforts pour assainir les finances du Vatican, simplifier la Curie romaine et lutter contre les abus sexuels, même si ces combats restent inachevés.

• Un style nouveau : refus des fastes, logement modeste à Sainte-Marthe, gestes simples, langage direct, proximité avec les fidèles.

2021-2025 – La santé vacillante d’un pape combattant

Malgré des problèmes de santé récurrents – notamment une opération du côlon en 2021, des douleurs au genou et des épisodes de bronchite – François poursuit son ministère avec détermination. Il continue à voyager, à écrire, à rencontrer les jeunes, les responsables politiques, les pauvres et les prisonniers.

2024 – Dernier grand voyage en Asie et Océanie

À 87 ans, il entreprend un ultime voyage apostolique de douze jours en Indonésie, au Timor oriental, en Papouasie-Nouvelle-Guinée et à Singapour. Ce périple intense est salué comme un témoignage de courage et d’engagement jusqu’au bout.

21 avril 2025 – Le dernier souffle

Le Vatican annonce son décès dans la matinée du 21 avril :

“À 7h35, le pape François est retourné à la maison du Père.”

Son décès marque la fin d’un pontificat profondément humain, parfois controversé, mais toujours habité par une foi exigeante et une compassion sincère.

L’héritage d’un pape venu du bout du monde

Homme de prière et d’action, pape des pauvres, bâtisseur de ponts dans un monde fracturé, François aura tenté de rapprocher l’Église du monde moderne sans la diluer. Il laisse une trace indélébile dans l’histoire contemporaine du catholicisme.