Orléans : un mineur condamné à 16 mois de prison pour l’agression violente et antisémite d’un rabbin

Le tribunal pour enfants d’Orléans a condamné ce mercredi un adolescent de 16 ans à 16 mois de prison ferme, assortis d’un mandat de dépôt, pour l’agression d’Arié Engelberg, rabbin de la ville, survenue le 22 mars 2025. La peine comprend également cinq ans d’interdiction de paraître dans le Loiret et trois ans d’interdiction d’entrer en contact avec la victime.

Le jeune prévenu, mineur isolé arrivé récemment en France, était jugé pour violences volontaires aggravées par des motifs antisémites, ainsi que pour violences psychologiques sur le fils du rabbin, âgé de neuf ans et témoin direct des faits. Il a en outre été reconnu coupable de refus de test d’identification et usage de stupéfiants.

Une agression choquante, en pleine rue

Le jour des faits, le rabbin Engelberg, vêtu de ses habits traditionnels, marchait avec son fils lorsque l’adolescent l’a abordé tout en se filmant, le questionnant sur sa religion avant de proférer des insultes à caractère antisémite, dont « Tous les Juifs sont des fils de pute », selon les propos rapportés. Après avoir tenté de faire cesser l’enregistrement, le rabbin a été frappé au visage, ceinturé puis mordu à l’omoplate, sous les yeux de son enfant. Un témoin est parvenu à mettre fin à l’agression, permettant l’arrestation rapide du suspect, interpellé quelques heures plus tard.

Une audience tendue

Au cours des huit heures d’audience, le prévenu a nié les faits, avançant plusieurs versions contradictoires, tant sur le déroulement de l’agression que sur sa propre nationalité, se disant tour à tour palestinien, puis marocain. L’enquête a révélé son implication dans d’autres affaires : trafic de stupéfiants, violences sur personne dépositaire de l’autorité publique et vol aggravé.

L’avocat de la défense, Me Nicolas Bouteillan, a regretté que la barrière linguistique ait nui à la compréhension du dossier par son client, soulignant l’absence de reconnaissance de la circonstance antisémite par le tribunal, qui a prononcé une peine inférieure aux 20 mois requis par le parquet.

Un verdict salué par la partie civile

Me Alexandra Levy-Druon, avocate du rabbin, a salué une décision qui “envoie un message fort : l’antisémitisme, la haine et la violence n’ont pas leur place en France”. Arié Engelberg, présent à l’audience, a quant à lui rappelé qu’il avait “choisi de se défendre pour son fils, pour lui-même et pour tous les citoyens refusant de baisser la tête face à la délinquance”.