Olivier Veran s’opposait à la réforme des retraites

Olivier Verant du temps où il s’opposait au recul de l’âge de la retraite. “Une option bien injuste” clamait-il en 2014.

Il était alors député socialiste et rapporteur du budget de la Sécurité sociale à cette époque. Hors le porte-parole du gouvernement avait longtemps bataillé avec la droite qui soutenait un projet visant à reculer l’âge des départs à la retraite.

Un passé qui ressort au mauvais moment alors que la réforme des retraites “façon” 2023 bat son plein et fait la une de l’actualité au quotidien. C’est la députée insoumise Caroline Fiat qui c’est montré la plus “incisive” à son égard en partageant sur son compte Twitter un montage d’Olivier Véran lorsque socialiste, il se montrait particulièrement opposé à la retraite à 64 ans.

“Le Sénat (…) veut repousser les retraites à 64 ans. Ce n’est pas la volonté de cette majorité de reculer sur le droit des Français”, lançait ainsi dans l’hémicycle le futur ministre d’Élisabeth Borne en novembre 2014.

Olivier Verant avait pour le moins affiché un “visage” totalement différent et montré également des idées bien différentes de la réforme qu’il défend aux mieux aujourd’hui. Alors bien entendu les vertus politiques nous ont habitué depuis longtemps à cette forme de rétropédalage, voilà pourquoi il n’y a rien de surprenant à le voir défendre aujourd’hui avec “enthousiasme et persuasion” absolument le contraire de ce qu’il désapprouvait autrefois. On a pu l’entendre s’exprimer de la sorte à la sortie du Conseil des ministres le 11 janvier dernier lorsque l’ancien neurologue affirmait avec une grande conviction : la réforme n’est “ni éclair, ni brutal, ni antisocial”.

“Les prédicateurs de l’apocalypse qui disent que le moment de protection sociale est en train de s’écrouler, que les prestations diminuent ont tort”, avait tenu à préciser encore Olivier Véran en novembre 2014 quand il siégeait sur les bancs des socialistes. Les déclarations étaient pour le moins fortes à l’époque et résolument orientées vers un rejet de la réforme envisagée.

“Quand on veut tuer un système de protection sociale, on dit qu’il n’est plus efficace, plus moderne”, estimait aussi le trentenaire de l’hémicycle.

Une “copie presque conforme” en ce qui concerne Olivier Dussopt

Mais depuis les choses ont bien changé, à en croire le principal intéressé. Olivier Veran est l’un dès plus fervent défenseur de la réforme que le gouvernement propose aujourd’hui. Chez nos confrères de France inter, ce dimanche, le porte-parole du gouvernement à répéter que les enquêtes d’opinion confirme “qu’une large majorité des français considèrent qu’une réforme est nécessaire” d’autant que le risque de voir le système dysfonctionner est bien réel  : “il existe la peur du déséquilibre, d’un essoufflement du système des retraites”

Alors comment convaincre l’opinion alors que quelques années plus tard tout à été dit et surtout son contraire par le même homme. Mais en politique ce qui compte c’est le présent, semble vouloir dire, sans en parler, Olivier Veran. Et comme pour se sentir moins seul dans cette “galère”, c’est autour d’Olivier Dussopt d’être “rejoint par son passé”. En sa qualité de député socialiste à l’époque, Olivier Dussopt, c’était lui aussi farouchement opposé à la reforme des retraites alors défendu par le gouvernement François Fillon.

“Cette volonté de reculer l’âge de la retraite est doublement injuste”, avait ainsi lancé à l’Assemblée nationale celui qui était alors un proche de Martine Aubry.

Et la gauche dans tout cela. Elle ne se prive pas d’exploiter ce grand écart de langage. Le député socialiste Inaki Echaniz a ainsi interpellé Olivier Dussopt la semaine dernière en reprenant mot pour mot une question contre l’allongement de l’âge de départ à la retraite que le ministre avait posée lorsqu’il était dans l’opposition en 2010.

Il faut aussi tenir compte du fait que le président Macron a le mérite de s’entourer de “ses plus farouches détracteurs” pour mener à bien la gouvernance d’un pays. Et cette clairvoyance montre aussi une ouverture d’esprit réelle pour servir la République.

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