Série noire contre les prisons : nouvelles attaques, le parquet antiterroriste saisi

Dans la nuit du 21 au 22 avril, plusieurs établissements pénitentiaires et agents de l’administration ont de nouveau été pris pour cibles en France, prolongeant une vague de violences inquiétante.

Voitures incendiées, inscriptions menaçantes, survols de drones : les actes de malveillance contre les services pénitentiaires se multiplient. Cette nouvelle nuit d’attaques a touché plusieurs départements, notamment l’Oise, le Calvados, l’Isère et le Rhône.

Véhicules incendiés, domiciles visés, drones repérés

À Caen, un incendie volontaire a ravagé cinq véhicules administratifs sur le parking du Service pénitentiaire d’insertion et de probation. À Mouy, dans l’Oise, le tag “DDPF” — sigle pour “Droit des détenus et prisonniers français” — a été découvert sur la voiture d’un agent, dans la continuité des marquages apparus depuis le début de cette vague d’intimidations.

En Isère, des résidences ont été visées par des tirs et des incendies. L’une des habitations attaquées, taguée elle aussi du sigle “DDPF”, s’est révélée être celle d’un voisin, vraisemblablement ciblée par erreur selon le syndicat FO Justice. Dans le Rhône, trois véhicules de surveillants ont brûlé à proximité de la maison d’arrêt de Corbas, près de Lyon. Un mineur a été interpellé dans la foulée.

Par ailleurs, des drones ont été repérés survolant les prisons de Lutterbach (Haut-Rhin), Lannemezan (Hautes-Pyrénées) et Saint-Quentin-Fallavier (Isère), faisant craindre une possible coordination des attaques.

Une mobilisation renforcée, une réponse judiciaire en cours

Face à cette situation, le ministre de l’Intérieur et de la Justice, Gérald Darmanin, a remercié ce mardi les forces de l’ordre et les agents pénitentiaires “dont la mobilisation a permis de dissuader plusieurs actions violentes”. Il a salué l’interpellation d’un groupe porteur de jerricans d’essence aux abords d’un centre pénitentiaire en Isère.

Le Parquet national antiterroriste (Pnat) s’est saisi de 13 faits commis entre le 13 et le 21 avril dans neuf départements. Parmi eux : 21 véhicules incendiés, une dizaine dégradés, et plusieurs domiciles d’agents pris pour cibles. Le parquet coordonne les investigations avec les juridictions locales, notamment dans le Rhône, l’Isère et le Calvados.

Cette vague d’attaques semble liée à une mouvance se réclamant de la défense des prisonniers français. Mi-avril, un groupe se revendiquant “DDPF” avait diffusé menaces et revendications sur la messagerie Telegram.

“Ces actes constituent des intimidations inacceptables contre la République”, a rappelé Gérald Darmanin sur X, promettant des réponses judiciaires à la hauteur de la menace.