Nouveau « Code de la rue » à Paris : Renforcement des mesures contre les deux-roues bruyants et introduction du passeport vélo

Paris met en place un nouveau « Code de la rue » visant à renforcer les mesures contre les deux-roues bruyants et à introduire le passeport vélo.

La municipalité de Paris a lancé une campagne de chasse aux deux-roues trop bruyants dans le cadre de son nouveau plan d’action pour améliorer la qualité de vie des citoyens. Les propriétaires de motos et de scooters qui dépassent les limites sonores seront soumis à des amendes plus sévères et à des contrôles plus fréquents. Cette initiative vise à réduire les nuisances sonores et à promouvoir un environnement plus paisible dans les rues de la ville.

En outre, le nouveau « Code de la rue » parisien comprend l’introduction d’un passeport vélo. Ce document sera délivré aux cyclistes qui se conforment aux règles de sécurité et qui respectent les autres usagers de la route. Le passeport vélo fournira des informations sur les bonnes pratiques cyclistes, les règles de circulation et les itinéraires recommandés. Il servira également de moyen d’identification en cas de vol de vélo.

Ces mesures s’inscrivent dans la volonté de la ville de Paris de favoriser les modes de transport doux et de créer un environnement urbain plus agréable pour tous les citoyens. Le nouveau « Code de la rue » vise à sensibiliser les usagers de la route, à améliorer la sécurité routière et à promouvoir une cohabitation harmonieuse entre les différents modes de déplacement.

Dans les faits

Paris adopte un nouveau code de la rue axé sur la sensibilisation, l’aménagement et les sanctions, selon un document consulté par H24 media. Présentant certaines propositions novatrices ou radicales, telles que la création d’un « passeport vélo » ou l’exclusion des grosses cylindrées des deux-roues motorisés, le code se concentre principalement sur l’application des règles existantes.

Le code de la rue énonce 12 « règles essentielles », telles que « ne pas conduire en état d’ébriété », « ne klaxonner qu’en cas de danger immédiat » et « stationner uniquement dans les emplacements autorisés ». Bien que ces règles ressemblent largement au code de la route existant, le texte reconnaît qu’il ne vise pas à créer de nouvelles règles, mais à réaffirmer leur importance. L’adjoint à la sécurité, Nicolas Nordman, résume le code de la rue comme une priorisation des règles qui favorisent la coexistence harmonieuse.

Le code de la rue appelle à une « mobilisation générale » en renforçant les capacités de la police municipale de Paris, qui compte désormais plus de 1 000 agents. Des contrôles seront effectués sur tous les usagers de la route, et les capacités de vidéoverbalisation seront doublées. De plus, les agents de la ville seront équipés de jumelles radars et de sonomètres pour lutter contre la vitesse excessive et le bruit routier.

Le code de la rue met également l’accent sur la protection des personnes vulnérables, en particulier les enfants. Il prévoit des actions visant à redonner leur place aux enfants et aux familles dans l’espace public, ainsi que des mesures de formation pour les jeunes cyclistes. La ville s’engage à déployer le programme national « Savoir rouler à vélo » dans 340 écoles, afin d’apprendre aux enfants les bases du code de la route et de la pratique du vélo. Les informations essentielles de ce programme seront résumées et intégrées dans le « passeport vélo ».

En ce qui concerne les piétons, considérés comme la priorité absolue, la ville vise à éliminer tout empiètement sur les trottoirs et demande une évolution législative pour autoriser le retrait des véhicules non immatriculés sur ces derniers. Des expérimentations seront également menées pour renforcer la sécurité des passages piétons, notamment par l’utilisation de peintures colorées, d’éclairages spécifiques et de feux indiquant le temps restant pour traverser.

Enfin, la ville s’engage à respecter la disposition de la loi d’orientation des mobilités qui interdit tout stationnement cinq mètres en amont des passages piétons. De plus, les nouvelles pistes cyclables ne seront plus aménagées sur les trottoirs, afin de répondre aux inquiétudes des piétons et d’éliminer le sentiment d’insécurité que cela peut provoquer.

Une volonté de garantir la sécurité de tous

Mettre en place des mesures de sécurité pour éliminer les angles morts est l’objectif principal de la ville dans sa démarche constante d’amélioration de la sécurité routière. D’ici 2026, tous les poids lourds de la direction de la propreté seront équipés de dispositifs de sécurité, anticipant ainsi une future réglementation européenne qui ne prévoit l’installation de détecteurs de présence dans les angles morts que pour les nouveaux véhicules et sur un délai plus long.

Dans une approche plus radicale, la ville envisage à long terme de restreindre l’accès des gros deux-roues motorisés, tant pour des raisons de sécurité que de nuisance sonore. Selon le Centre d’information sur le bruit, les motos génèrent le plus grand nombre de plaintes concernant le bruit. Nicolas Nordman explique : « Nous ne disposons pas des instruments juridiques nécessaires pour interdire les gros deux-roues, cependant, grâce au contrôle du bruit et de la pollution, les motos bruyantes pourront être verbalisées par la police municipale ». La ville envisage également de plaider pour une limitation du niveau sonore en deçà des 105 décibels autorisés par la législation, un niveau supérieur à celui d’un marteau-piqueur.

Ce texte vise-t-il à favoriser des relations plus harmonieuses entre les piétons, les cyclistes, les utilisateurs de trottinettes et les automobilistes de tous types ? Quoi qu’il en soit, il arrive plusieurs années après que de telles demandes aient été exprimées. Dès 2007, l’écologiste Denis Baupin et le président de la Fédération française des usagers de la bicyclette, Christophe Raverdy, avaient plaidé en faveur de mesures similaires auprès du ministre de l’écologie de l’époque, Jean-Louis Borloo. « Nous demandons cela depuis 2019 », explique également Rudolph Granier, membre du groupe Changer Paris (LR). La proposition avait été incluse en 2021 dans les discussions de l’Assemblée citoyenne mise en place par la Ville de Paris, qui a accepté de fournir une feuille de route en ce sens. Reste à savoir si les résultats seront à la hauteur des attentes.

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