Le corps de Philippine, une étudiante âgée de 19 ans, a été tragiquement découvert le samedi 21 septembre dans le bois de Boulogne, après qu’un avis de recherche ait été diffusé via l’application The Sorority
The Sorority : Une initiative pour la sécurité des femmes
Lancée en 2020 par Priscilla Routier-Trillard, The Sorority—qui signifie « sororité » en français, évoquant la solidarité entre femmes—est une application dédiée à la sécurité féminine. Elle a joué un rôle crucial dans la découverte du corps sans vie de Philippine, disparue la veille après-midi, alors qu’elle était étudiante à l’Université de Paris-Dauphine.
Conçue comme une « alarme anti-agression », The Sorority permet à ses utilisatrices d’émettre un signal de détresse en cas de danger dans des situations variées, que ce soit dans la rue, dans le métro ou lors du retour d’une soirée. En outre, l’application aborde aussi les problématiques de violences conjugales et intrafamiliales, offrant une assistance accessible même depuis chez soi.
Une communauté solidaire en pleine expansion
Actuellement réservée aux femmes, The Sorority a suscité un grand intérêt, avec plus de 340 000 téléchargements et 104 000 profils vérifiés. Grâce à cette vaste communauté, lorsqu’une femme se sent en danger, elle peut activer une alarme via un bouton central sur l’application, alertant ainsi les 50 utilisatrices les plus proches géographiquement. Les statistiques montrent que l’émettrice de l’alarme reçoit en moyenne des réponses de 10 à 15 autres femmes dans la minute qui suit.
Ces dernières ont accès à sa localisation et à ses coordonnées, leur permettant de contacter les autorités ou de proposer l’un des 8 500 lieux sûrs référencés par l’application, où la personne en détresse peut se réfugier jusqu’à ce que la situation se calme. De plus, elles peuvent également se rendre auprès de la femme en danger et agir comme une connaissance pour l’aider à sortir de cette situation délicate.
Un partenariat stratégique avec les forces de l’ordre avec une portée mondiale pour la sécurité des femmes
L’application The Sorority n’est pas seulement un outil pour les femmes en France ; elle est également accessible aux Français vivant à l’étranger, en collaboration avec le ministère des Affaires étrangères. Priscilla Routier-Trillard, la fondatrice, souligne l’importance de cette fonctionnalité : « À des milliers de kilomètres de nos proches, on devient complètement dépendant de la personne violente, qui peut aussi être un employeur. » Disponible dans le monde entier, l’application est traduite en 13 langues, permettant même aux populations locales de l’utiliser.
Un engagement renforcé depuis la Journée internationale des droits des femmes
Depuis le 8 mars, en l’honneur de la Journée internationale des droits des femmes, The Sorority a établi un partenariat avec les forces de police et de gendarmerie. Ce partenariat est décrit sur le site de l’application comme un « dispositif reconnu et labellisé » visant à sensibiliser les agents de l’ordre à cet outil à travers des formations spécifiques. Priscilla Routier-Trillard explique : « Lorsqu’une personne en situation de violence conjugale ne peut pas contacter directement les autorités, elle peut alerter via l’application. Si elle consent, nous transmettons immédiatement les informations au 17 pour une intervention rapide. »
Sensibilisation et affichage dans les commissariats
Charlotte Huntz, commissaire et référente nationale de la police pour la lutte contre les violences intrafamiliales, confirme l’importance de cette collaboration : « Pour garantir l’efficacité du dispositif avec The Sorority, nous avons sensibilisé nos effectifs à la nécessité d’une intervention rapide. » Des visuels de l’application seront affichés dans tous les commissariats pour en faciliter l’accès.
Des initiatives complémentaires
The Sorority n’est pas la seule application à établir des liens avec les forces de l’ordre. Umay, par exemple, recense depuis 2019 des « lieux sûrs », incluant 3 200 gendarmeries, 600 commissariats et 6 000 autres établissements comme des bars, restaurants et magasins, où les personnes en danger, hommes ou femmes, peuvent se refugier. Cette application gratuite collabore également avec les forces de l’ordre et s’est récemment développée grâce à un partenariat avec la Française des Jeux, visant à former et labelliser un maximum de bars-tabacs comme « lieux sûrs » pendant les Jeux de Paris 2024, tout en proposant des formations sur la gestion des situations d’agression, en particulier les violences sexistes et sexuelles.