Négociations à Istanbul : blocage sur le cessez-le-feu, avancées sur les prisonniers et l’enjeu des enfants déportés

Malgré de nouveaux pourparlers à Istanbul sous médiation turque, la Russie et l’Ukraine n’ont pas trouvé de terrain d’entente sur un cessez-le-feu. Kiev avait proposé une trêve totale et sans condition, mais Moscou a opposé une fin de non-recevoir, suggérant à la place une suspension partielle des combats, limitée à quelques zones du front et à une durée de deux à trois jours.

Des échanges de prisonniers et de corps validés

Ce blocage n’a toutefois pas empêché quelques avancées concrètes. Les deux délégations ont validé un large accord sur un échange de prisonniers de guerre : les jeunes soldats de moins de 25 ans et les blessés graves devraient être libérés selon un format “tous contre tous”. Par ailleurs, un accord a été conclu sur la restitution de 12 000 corps de soldats tués, répartis à parts égales entre les deux camps.

La question sensible des enfants déportés

Autre point sensible abordé lors de cette rencontre : la situation des enfants ukrainiens déplacés de force. Kiev a remis à Moscou une liste de plusieurs centaines d’enfants qu’elle accuse la Russie d’avoir illégalement déportés ou retenus dans des territoires occupés. Moscou affirme qu’elle étudiera chaque cas individuellement. Cette question reste au cœur de tensions vives, alors qu’un mandat d’arrêt de la Cour pénale internationale vise déjà Vladimir Poutine pour ces déportations présumées.

Une dynamique diplomatique encouragée par la Turquie et les États-Unis

Malgré l’absence d’accord global, l’Ukraine a proposé une nouvelle session de négociations entre le 20 et le 30 juin. Le ministre turc des Affaires étrangères, Hakan Fidan, a salué la dynamique diplomatique en cours et souligné le rôle “essentiel” du soutien américain, notamment à travers la “détermination” affichée par Donald Trump à favoriser un accord. Recep Tayyip Erdogan a de son côté renouvelé sa proposition d’organiser un sommet tripartite entre les présidents Zelensky, Poutine et Trump à Istanbul ou Ankara.

Pendant ce temps, la guerre continue

En parallèle de ces discussions, la guerre se poursuit sur le terrain. Une attaque coordonnée de drones, menée selon Kiev depuis le territoire russe, a visé plusieurs aérodromes militaires en Russie. Plusieurs avions auraient été endommagés, dont des bombardiers stratégiques. Moscou affirme avoir intercepté la majorité des engins dans les régions de Koursk et de Belgorod.