Ouverture d’un procès exceptionnel à Nancy : une arnaque géante aux crypto-monnaies et diamants dévoilée
Plus de 28 millions d’euros de préjudice, un millier de victimes, et des clubs de football parmi les plaignants. Le procès « carton rouge » s’annonce hors norme.
Ce lundi 21 octobre, le centre des congrès de Nancy a été transformé en salle d’audience pour accueillir le procès d’une escroquerie massive en ligne, surnommée « carton rouge ». L’affaire implique plus de 28 millions d’euros de préjudice et touche plus d’un millier de victimes, dont plusieurs clubs de football. Dès 15 heures, 22 prévenus, dont trois sont en fuite, ont comparu devant la justice, accompagnés de nombreuses parties civiles. Plus de 850 plaintes ont été déposées.
Des victimes désemparées face à des pertes considérables
Marie-Bernadette Holmaer, retraitée, a fait le voyage depuis Martigues pour assister au procès. Il y a six ans, elle a perdu plus de 10 000 euros, pensant avoir investi dans des diamants. Son désarroi est partagé par Yves Boisseau, une autre victime de cette arnaque : « Je ressens de la colère, de la haine. Ils m’ont vendu du vent », a-t-il confié à France 2.
Un réseau sophistiqué pour piéger les investisseurs
Les escrocs à l’origine de cette fraude avaient mis en place une organisation complexe, ouvrant 199 comptes bancaires dans 19 pays différents pour transférer les fonds dérobés aux victimes. En parallèle, une vingtaine de sites web frauduleux ont été créés, permettant de mettre en relation les particuliers avec d’autres membres de l’organisation criminelle.
« L’escroquerie débutait de manière subtile », explique Gaël Colin, avocat des parties civiles. « Les victimes recevaient d’abord des intérêts sur de petits montants, convaincues par des interlocuteurs crédibles et avenants. Puis, en confiance, elles investissaient des sommes plus importantes, jusqu’à ce que l’escroquerie se referme. »
Un procès qui s’étendra sur plusieurs semaines
Ce procès hors du commun, qui s’annonce riche en rebondissements, devrait durer quatre semaines. Les prévenus, pour la plupart présents, devront répondre des accusations portées contre eux, tandis que des centaines de victimes attendent justice et réparation.