Affaire Nahel : le policier renvoyé devant les assises pour meurtre, son avocat fait appel

Le policier mis en examen pour le tir mortel qui a coûté la vie à Nahel Merzouk, 17 ans, en juin 2023 à Nanterre, sera jugé devant une cour d’assises. Deux magistrats instructeurs ont signé, ce mardi 3 juin, une ordonnance de mise en accusation pour homicide volontaire. Le procès pourrait se tenir au cours du deuxième ou du troisième trimestre 2026 devant la cour d’assises des Hauts-de-Seine, sous réserve des recours possibles.

Un tir jugé incompatible avec la légitime défense

Le parquet de Nanterre, qui avait requis ce renvoi en mars dernier, estime que les conditions de la légitime défense n’étaient pas réunies. Il juge que d’autres moyens étaient possibles pour immobiliser le véhicule, comme viser les pneus ou le capot, et que le tir constituait une prise de risque “inconsidérée”. La vidéo amateur ayant contredit la première version policière avait été déterminante pour l’orientation de l’enquête.

En revanche, le parquet a demandé un non-lieu pour le second policier présent au moment des faits, ne retenant aucune responsabilité pénale à son encontre.

Un procès contesté par la défense

L’avocat du fonctionnaire, Me Laurent-Franck Lienard, a annoncé qu’il ferait appel de cette décision, réclamant un non-lieu pour son client. Le policier avait été mis en examen pour meurtre en 2023, puis placé en détention provisoire avant d’être libéré sous contrôle judiciaire.

La mort de Nahel avait déclenché une vague de violentes émeutes à travers la France durant plusieurs jours. Un an plus tard, sa mère, Mounia Merzouk, continue de demander justice. “Je veux un procès, tout simplement”, déclarait-elle en mars dernier sur le plateau de C l’hebdo, affirmant avoir “confiance en la justice”.