Taxis : la mobilisation se poursuit malgré les concessions du gouvernement

Les chauffeurs de taxis poursuivent leur bras de fer avec l’exécutif. Alors que le Premier ministre François Bayrou a annoncé, samedi 24 mai, le réexamen dès mardi de la réforme de la tarification du transport de patients, les syndicats restent mobilisés et n’excluent pas de nouvelles actions dans les prochains jours.

Dans un communiqué publié dans la nuit de samedi à dimanche, l’intersyndicale a confirmé le maintien des rassemblements et des opérations escargot, évoquant une profession “déterminée” et en attente de mesures concrètes. Plusieurs chauffeurs, notamment des indépendants, ont déjà prévu de rester mobilisés jusqu’à lundi, notamment autour du boulevard Raspail à Paris, non loin du ministère des Transports.

Une réforme contestée pour freiner les dépenses de santé

La réforme contestée prévoit, à partir du 1er octobre, une refonte du modèle de rémunération des taxis conventionnés pour le transport sanitaire. Le système reposerait sur un forfait initial de 13 euros pris en charge par l’Assurance maladie, auquel s’ajouterait un tarif au kilomètre. Objectif affiché : endiguer la hausse des dépenses de transport sanitaire, qui ont atteint 6,74 milliards d’euros en 2024, dont plus de 3 milliards pour les seuls taxis conventionnés – soit une hausse de 45 % en cinq ans.

Dialogue en cours, méfiance persistante

Face à la pression croissante, François Bayrou a tenté d’apaiser les tensions en recevant les représentants syndicaux. Il s’est engagé à revoir certains aspects du projet, notamment la grille tarifaire et les pratiques des plateformes VTC, dans le viseur des chauffeurs depuis plusieurs mois. Mais le calendrier reste inchangé : l’entrée en vigueur du texte est toujours prévue pour l’automne, et les objectifs budgétaires fixés ne seront pas revus.

« Nous avons été écoutés, mais nous attendons des actes », résume Dominique Buisson, de la Fédération nationale du taxi (FNDT). Selon lui, la prudence reste de mise : « Rien n’est encore gagné. Les actions se décideront sur le terrain, en fonction de l’évolution des discussions. »

Alors que la grogne persiste, certains chauffeurs ont tenté dimanche de perturber le tournoi de Roland-Garros, sans succès. Une illustration de la stratégie de pression que la profession entend maintenir dans les jours à venir.