Mobilisations agricoles : Bruno Retailleau fixe des limites claires
Alors que débute ce dimanche 17 novembre une vague de manifestations agricoles, notamment contre l’accord de libre-échange avec les pays du Mercosur, le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, a rappelé les lignes rouges que ces mobilisations ne doivent pas dépasser.
Un cadre strict pour garantir l’ordre public
Invité sur RTL, Bruno Retailleau a souligné que si le droit de manifester est une liberté constitutionnelle, il s’accompagne de responsabilités. « Il y a des limites : pas d’atteintes aux biens, pas d’atteintes aux personnes, et pas de blocages prolongés. En cas de blocage durable, nous appliquerons une tolérance zéro », a-t-il averti.
Le ministre a précisé qu’en cas de situation critique, les forces mobiles interviendraient pour rétablir la libre circulation. Il a néanmoins rappelé avoir échangé cette semaine avec les responsables syndicaux agricoles pour éviter une escalade.
Des actions multiples mais pas de blocages prolongés
De son côté, Arnaud Rousseau, président de la FNSEA, a recensé plus de 80 mobilisations prévues entre dimanche après-midi et le début de la semaine. Il a toutefois assuré que ces actions ne devraient pas inclure de blocages majeurs, mais pourraient engendrer des ralentissements temporaires sur certains axes routiers.
En revanche, la Coordination Rurale, un autre syndicat agricole, envisage une montée en intensité si les revendications restent sans réponse. Sa présidente, Véronique Le Floc’h, a annoncé un « blocage du fret alimentaire » à partir de mercredi 20 novembre, ciblant les plateformes logistiques des grandes enseignes.
Les agriculteurs et les cheminots, deux contextes distincts
En parallèle, les cheminots s’organisent également pour défendre leurs intérêts, avec une journée de grève prévue le 21 novembre et une grève illimitée envisagée dès le 11 décembre. Bruno Retailleau a cependant rejeté toute comparaison entre les deux mouvements.
« Les agriculteurs luttent pour leur survie économique, tandis que certains cheminots s’adonnent à une ‘gréviculture’ routinière », a-t-il déclaré. Selon lui, une partie des cheminots prend « régulièrement en otage les Français », une pratique qu’il estime inacceptable. « Face à cela, nous devons faire preuve de fermeté. »
Entre manifestations agricoles et mouvements sociaux dans d’autres secteurs, la semaine s’annonce sous tension, mais le gouvernement semble déterminé à maintenir l’ordre tout en laissant place au dialogue.