Les employés de l’usine Michelin de Cholet ont décidé de se mettre en grève mardi en fin de matinée, suite aux annonces de fermeture faites par la direction
Le 5 novembre, Michelin a confirmé la fermeture d’ici 2026 de ses sites de Cholet (Maine-et-Loire) et de Vannes (Morbihan), employant au total 1 254 personnes. Le PDG du groupe, Florent Menegaux, a exprimé sa solidarité avec les salariés : « La chute de l’activité a conduit à cette décision, mais nous ne laisserons personne sans soutien », a-t-il déclaré à l’AFP.
Cette fermeture a été qualifiée « d’inévitable » par Michelin, en raison de la pression de la concurrence asiatique dans le secteur des pneus pour camionnettes et poids lourds, spécialités des deux usines. La direction a également pointé la « baisse de compétitivité en Europe » comme facteur déterminant. Pour chaque employé concerné, l’entreprise s’engage à fournir des solutions personnalisées, incluant des opportunités de reclassement, des offres d’emploi au sein du groupe ou en externe, ainsi que des possibilités de départs anticipés à la retraite.
La grève démarre à Cholet
À Cholet, où 955 employés fabriquent principalement des pneus pour camionnettes de petite taille, les salariés ont exprimé leur mécontentement par un mouvement de grève. « Ce segment du marché a fortement décliné en Europe ces dernières années, entraînant une chute drastique des volumes de production, sans espoir de reprise », a précisé Michelin. Bastien You, représentant CGT, a décrit la réaction des salariés comme un « élan spontané de colère face à cette suppression d’emplois ». Il a ajouté que les prochaines actions seraient discutées lors des assemblées générales à venir.
Quant à l’usine de Vannes, où 299 salariés produisent des câbles métalliques pour les pneus fabriqués ailleurs en Europe, elle a également vu ses volumes de production diminuer face à une baisse de la demande des usines poids lourds du groupe en Europe.
En réponse, Marc Ferracci, ministre délégué chargé de l’Industrie, a insisté sur la nécessité pour Michelin de mettre en place un « plan d’accompagnement exemplaire » pour soutenir les salariés et les régions impactées. Le ministère a indiqué qu’il veillerait à ce que les mesures de reconversion et de reclassement soient de qualité, tout en explorant des options pour préserver le tissu industriel local.