Michel Blanc, figure légendaire du cinéma français, s’éteint à 72 ans
Le monde du cinéma est en deuil. Michel Blanc, acteur talentueux aussi bien dans la comédie que le drame, est décédé à l’âge de 72 ans des suites d’un malaise cardiaque survenu le 3 octobre, a confirmé son attaché de presse ce vendredi.
Un acteur marquant de la troupe du Splendid
Révélé dans les années 1970 aux côtés de la troupe du Splendid, qu’il avait rencontrée au lycée Pasteur de Neuilly-sur-Seine, Michel Blanc est rapidement devenu l’un des visages incontournables de la comédie française. Le public se souvient avec tendresse de son rôle de Jean-Claude Dusse, le dragueur désespéré des films cultes *Les Bronzés* et *Les Bronzés font du ski*. Ce personnage, maladroit et attachant, incarne à la perfection son talent pour jouer des rôles de « losers sympathiques » qui marquent les esprits.
Du succès populaire à la consécration critique
Malgré le succès colossal de ses premiers rôles, Michel Blanc se lasse du personnage qui lui colle à la peau et décide de se réinventer. En 1984, il passe derrière la caméra pour réaliser *Marche à l’ombre*, une comédie plus sombre qui connaît un succès populaire retentissant avec plus de 6,1 millions de spectateurs. Loin de se cantonner à la comédie, il démontre toute l’étendue de son talent dans *Tenue de soirée* (1986), où il interprète un homme découvrant son homosexualité, rôle qui lui vaut un prix d’interprétation à Cannes.
Une carrière éclectique et audacieuse
Tout au long des années 1980 et 1990, Michel Blanc s’affirme comme un acteur caméléon, naviguant entre comédies, drames et films atypiques. Que ce soit devant la caméra de grands réalisateurs comme Patrice Leconte, Bernard Blier, Peter Greenaway ou Robert Altman, il étonne par sa capacité à incarner des personnages complexes et souvent inattendus.
En 1994, avec *Grosse Fatigue*, où il joue son propre rôle, il explore les méandres de la célébrité et la notion d’identité, offrant ainsi un film à la fois noir et absurde qui lui vaut le prix du meilleur scénario à Cannes. * »J’ai compris qu’on pouvait être plus fou que le cinéma de comédie ne l’est traditionnellement »*, confiait-il à propos de ce tournant dans sa carrière.
Le retour du succès et la reconnaissance aux César
Après une période de relative absence, Michel Blanc revient en force dans les années 2000. Il participe à de grands succès populaires comme *Les Bronzés 3* (2006) et *Je vous trouve très beau* (2006). Sa capacité à surprendre se confirme en 2011 avec le film politique *L’Exercice de l’État*, où il décroche le César du meilleur acteur dans un second rôle, une reconnaissance tardive mais méritée de son talent dramatique.
Une étoile incontournable du cinéma français
Loin de se cantonner à un seul registre, Michel Blanc a traversé les époques avec une carrière marquée par la diversité et l’audace. Qu’il s’agisse de comédies légères ou de rôles plus sombres, il laisse derrière lui un héritage cinématographique exceptionnel, symbolisé par sa capacité à jouer sur tous les tableaux.
Michel Blanc s’en est allé, mais son talent, son humour et ses personnages mémorables continueront à illuminer l’histoire du cinéma français.