Le 25 avril 2023, le corps sans vie d’une fillette de cinq ans a été découvert dans un sac en plastique à l’intérieur de l’immeuble où résidait un adolescent âgé de quinze ans à l’époque
Ce mercredi 12 juin, l’adolescent, désormais âgé de seize ans, a été condamné à la peine maximale de vingt ans de réclusion criminelle pour le meurtre de la petite Rose à Rambervillers, dans les Vosges. Il a également écopé de vingt ans de suivi socio-judiciaire, la durée maximale pour un mineur, avec interdiction d’entrer en contact avec des mineurs et de se rendre dans les Vosges, et obligation de suivre un traitement.
La décision, conforme aux réquisitions du parquet, a été annoncée par la présidente du tribunal après une heure de délibéré. L’adolescent, impassible, a acquiescé à la question de la présidente sur sa compréhension de la peine.
« La gravité et l’atrocité de ces faits justifient pleinement cette sentence », a déclaré Virginie Barbosa, avocate de l’association La Voix de l’Enfant, à la suite du verdict. Elle a exprimé des doutes quant à la possibilité de réinsertion du jeune homme, soulignant sa personnalité jugée « inquiétante » et comparable à celle de Francis Heaulme, un tueur en série.
Les expertises psychiatriques présentées au cours des débats ont été décrites comme « catastrophiques » et « inquiétantes » par Stéphane Giuranna, avocat des parents de la fillette, qui a souligné le risque de récidive unanimement mentionné par les experts.
Le jeune homme avait déjà été condamné en mars pour des faits de viol et d’agressions sexuelles sur deux garçons de onze et douze ans, et fait l’objet d’une plainte pour viol dans une autre affaire, tous ces faits datant de février 2022, un an avant le meurtre de Rose.
« La dimension sexuelle de ses actes est une facette importante de sa personnalité », a conclu Me Barbosa
Cette affaire a également soulevé des questions sur les éventuels « dysfonctionnements » dans le suivi du mineur, qui avait été placé en centre éducatif fermé en 2022 avant d’être rendu à ses parents, une transition jugée critique par les avocats.
L’adolescent avait admis avoir attiré la fillette chez lui sous prétexte de lui montrer un chaton avant de la tuer. Son ADN avait été retrouvé sur les vêtements de la victime, ce qui corrobore ses aveux sur le caractère sexuel de son crime.