La préfecture justifie que malgré l’extension progressive des périodes de coupures, la réduction alarmante du niveau des retenues collinaires persiste

La préfecture de Mayotte a annoncé mardi 10 octobre de nouvelles mesures de restrictions d’eau pour les résidents, dans l’espoir de préserver les maigres réserves jusqu’à la saison des pluies. À partir du mercredi 11 octobre, les cycles d’approvisionnement en eau de deux jours sur trois seront maintenus, mais la période d’accès à l’eau sera réduite à 18 heures au lieu de 24 heures, dans le but de conserver les réservoirs jusqu’à mi-novembre.

Situé dans l’océan Indien, Mayotte est le département le plus pauvre de France et fait face à sa plus grave sécheresse depuis 1997. Son approvisionnement en eau dépend principalement des précipitations captées dans deux réservoirs collinaires. Malgré l’extension progressive des périodes de coupure, la préfecture a tiré la sonnette d’alarme en raison de la diminution rapide du niveau de ces réservoirs.

À l’heure actuelle, la retenue de Combani, située au centre de l’île, est remplie à seulement 13,6%, tandis que celle de Dzoumogné, au nord, n’affiche qu’un taux de remplissage de 7%. Si les prélèvements continuent à ce rythme, les réservoirs collinaires seront vidés d’ici la fin du mois d’octobre. À partir de cette date, le département ne disposera plus que de la moitié de ses besoins en eau, selon les avertissements de la préfecture.

Cette sécheresse est exacerbée par le manque d’infrastructures et d’investissements dans une région en pleine croissance démographique, avec un taux de croissance de 4% par an, principalement en raison de l’immigration clandestine en provenance des Comores. Dans ce contexte, les habitants subissent déjà des coupures d’eau régulières depuis la fin de l’année 2022, et ces restrictions pourraient encore s’aggraver dans les semaines à venir.